Plus de 70 artisans venus de 29 wilayas du pays ont participé au Salon régional de l'artisanat tenu la semaine dernière à la maison de la culture de Bouira. La manifestation inaugurée par la ministre déléguée chargée de l'artisanat, Aicha Tagabou, a permis aux participants d'échanger leurs expériences. Ce rendez-vous leur a permis également de commercialiser leurs produits. Poterie, bijoux traditionnels, tapis, cuisine locale, habit traditionnel et autres potentialités avec lesquelles se distinguent plusieurs régions du pays dans le domaine de l'artisanat y étaient exposés. Les participants ont mis à profit cette rencontre pour exposer à la première responsable du secteur leurs difficultés liées principalement à la commercialisation, la cherté et la pénurie de la matière première. Pour la représentante du gouvernement, les artisans doivent adhérer aux chambres d'artisanats et des métiers (CAM) pour pouvoir bénéficier de l'aide de l'Etat dans le cadre de la caisse nationale pour la promotion de l'artisanat, ainsi que la participation aux différents salons. Ce qui les aidera, selon M. Tagabou, à régler leurs différents problèmes qui ne cessent d'étouffer la profession. Un artisan de la wilaya d'Adrar, spécialisé dans le bijou traditionnel, dira que la matière première demeure chère et rare. Quant à la commercialisation de son produit, il affirme que cela dépend des saisons. «Nous arrivons à vendre nos produits. Notre clientèle potentielle ce sont les touristes étrangers qui viennent à Timimoun. Mais cela ne dure pas toute l'année», dit-il. L'artisan d'Adrar a émis le souhait que ses bijoux s'exportent à l'étranger. Ce qui assurera, selon lui, à la fois une rentrée d'argent considérable et une promotion du produit local au plan international. Pour Kamel Irouche, fabricant d'instruments de musique de Sidi Aich (Béjaia), son souci majeur est l'indisponibilité d'une assiette de terrain pour monter son entreprise de fabrication. Il dit avoir déposé une demande pour bénéficier d'un terrain à Béjaia depuis 1990. «Je n'ai pas besoin d'argent. Je veux un terrain pour monter mon entreprise. C'est un métier qui ne nécessite pas beaucoup d'argent. La matière première et la main- d'œuvre sont algériennes», affirme-t-il. L'un des objectifs attendu de ce salon, selon les organisateurs, est de redonner vie aux métiers en voie de disparition.