En pénétrant, samedi, dans le hall de la maison de la culture de Béchar, les visiteurs étaient loin de soupçonner découvrir le nombre élevé de victimes du terrorisme, recensés au niveau d'une wilaya du sud. Les portraits des victimes de la décennie noire ont été placardés sur des affiches. Selon Mme Daïri Yamina, secrétaire de wilaya à l'organisation dont le mari, un officier de police, a été assassiné par la horde intégriste, « il y aurait 200 victimes enregistrées dans la wilaya de Béchar. » A l'ouverture de la séance, le wali a mis en exergue les objectifs de la réconciliation nationale. Mme Flici a, devant un parterre d'adhérents à l'organisation et ayants droit, développé un plaidoyer en vue de sensibiliser l'auditoire sur la nécessité de concrétiser sur le terrain la charte pour la paix et la réconciliation. Elle n'a pas dévié de la ligne de conduite tracée par les initiateurs et partisans de la charte appelant à transcender les divergences pour son application effective, unique alternative, a-t-elle répété, pour ramener la paix en Algérie. Elle a toutefois reconnu qu'en tant que députée, son organisation « ne cesse de livrer une bataille ininterrompue pour faire adopter par l'assemblée nationale un statut de reconnaissance pour toutes les victimes du terrorisme et leurs ayants droit. Mais, il faut encore de la patience », a-t-elle déclaré en direction des personnes concernées, qui ont manifesté sur la tribune leur irritation et appréhension au sujet des indemnités et du logement social dont elles sont encore privées. Elle a expliqué que le statut pour lequel l'ONTV milite « viserait en premier lieu à préserver la mémoire des victimes du terrorisme, leur prise en charge totale et notamment les orphelins ainsi que le soutien moral et psychologique des blessés. » Abordant la fronde contestatrice qui traverse son organisation à Mostaganem, Mme Flici dira que ses détracteurs « viseraient, à travers cette campagne de déstabilisation, le leadership de l'organisation » et comme ils n'ont pas réussi, ces derniers l'accusent de « détournement des deniers publics sans pour autant apporter la moindre preuve de leurs allégations ». Sur le plan des revendications, la secrétaire nationale de l'ONVT a promis : « Une fois que le statut des victimes du terrorisme adopté par l'APN, les problèmes indemnitaires et sociaux qu'affronte cette catégorie de citoyens seront résolus. » L'organisation compte, selon elle, 120 000 victimes du terrorisme, recensées, et 80 000 adhérents à travers le territoire national.