« Nous ne voulons pas être des corrompus, mais des fonctionnaires honnêtes », ont déclaré les coordinateurs régionaux et les représentants des sections syndicales des travailleurs des impôts lors d'un regroupement régional organisé, hier, au siège de l'hôtel des finances de Constantine, à l'issue duquel les syndicalistes de la région est se sont prononcés sur la date de leur débrayage « vivement souhaité par la base », et un préavis de grève a été déposé le jour même au niveau de la direction régionale des impôts. Fixée aux 9, 10, 11, 12 et 13 octobre prochain, cette grève nationale de cinq jours pourrait, selon les représentants des travailleurs, devenir « illimitée » dans le cas où les négociations avec la direction générale des impôts et le ministère n'aboutiraient pas aux résultats escomptés, d'autant que les revendications socioprofessionnelles arrêtées par le conseil national du Syndicat national des travailleurs des impôts (SNTI), élargi aux secrétaires généraux des sections syndicales, traînent depuis l'an 2000 sans que celles-ci aient été prises en considération par la tutelle. Au nombre de huit, des salaires à l'intégration des agents du corps commun dans celui du corps technique, à la révision du statut particulier des travailleurs des impôts, y compris le personnel de l'ENI Koléa, à la révision et à l'actualisation de la prime de rendement, à la révision de l'arrêté portant modalités de répartition du Fonds de revenu complémentaire (FRC) y compris pour le personnel de l'Ecole nationale des impôts, qui est partie intégrante de la Direction générale des impôts (DGI), et à la révision, à l'actualisation et à la généralisation du régime indemnitaire à l'ensemble du personnel de l'administration fiscale. En plus de cela, les syndicalistes du fisc revendiquent la motivation dans la formation à l'Ecole nationale des impôts et la protection des agents et cadres des impôts dans l'exercice de leurs fonctions avec des textes juridiques en particulier pour le trafic d'influence et l'abus d'autorité. Pour M. Ayad, représentant de la région est, « le plus important, c'est notre protection ». « Nous sommes soumis à la pression de la mafia politico-financière, d'une part, et à celle du simple contribuable, d'autre part. C'est pourquoi l'agent de l'administration fiscale doit être protégé par des textes juridiques. » Cela étant, les représentants des travailleurs des impôts ont fixé la date de leur déprayage en passant outre l'« aval » de l'UGTA, dont les responsables sont accusés par les participants au regroupement régional de Constantine de s'opposer à leur action. « Ils sont contre cette grève, ils sont trop politisés », soutiennent-ils. D'ailleurs, à cet effet, et eu égard au non-renouvellement du mandat du conseil national du SNTI et celui de la Fédération nationale des travailleurs des finances et de la planification, représentants et secrétaires généraux des sections syndicales des travailleurs de l'administration fiscale, dont le mandat est toujours en vigueur, ont mis sur pied une commission nationale, le 20 septembre, composée de quatre cadres syndicaux issus de l'Est, du Centre, de l'Ouest et du Sud, chargée de discuter des préoccupations de la base avec les autorités concernées et de négocier la plate-forme de revendications. Ces représentants des travailleurs de l'administration fiscale veulent, à ce titre, prendre les choses en main « comme l'ont fait avant nous les enseignants du secondaire, surtout que, contrairement à eux, nous sommes un syndicat légal ». Affirmant qu'ils seront inflexibles concernant le point relatif au statut particulier des travailleurs des impôts, car ce sont « nous qui garantissons le budget de l'Etat », les représentants des travailleurs se défendent, par ailleurs, d'être des « agitateurs », mais « seulement des fonctionnaires de l'Etat ». A noter enfin qu'un regroupement des secrétaires généraux des sections syndicales de la région ouest est prévu aujourd'hui et sera suivi demain par celui du Centre et ensuite celui du Sud.