Le Syndicat national des travailleurs des impôts (SNTI) a décidé de déterrer la hache de guerre en brandissant la menace de recourir à deux journées de grève dans les prochains jours. Telle est désormais l'éventualité qui se dégage si l'on se fie au ras-le-bol total qu'expriment les syndicalistes de ce secteur. D'ailleurs, les coordinateurs régionaux et les représentants des sections syndicales sont en passe de se regrouper à partir d'aujourd'hui - c'est le cas de Constantine - afin d'aboutir à cette action qui demeure, selon le secrétaire général par intérim du SNTI, M. Djeridi, l'ultime recours. Pour le Centre, l'Est et l'Ouest, le regroupement interviendra à partir de demain, selon notre interlocuteur, qui n'écarte pas la possibilité d'aller vers deux journées de grève. Dans cette optique, M. Djeridi révèle qu'une réunion de tous les coordinateurs régionaux, regroupés dans une commission, devrait se tenir à la fin de cette semaine pour faire la synthèse de toutes les revendications soulevées par les sections syndicales des quatre coins du pays (à soumettre aux concernés) et se prononcer pour ou contre un dépôt d'un préavis de grève. Mais il semble que le principe d'aller vers un débrayage national est définitivement arrêté. Une action motivée, explique-t-on, par un « mutisme » qui a été réservé par les pouvoirs publics s'agissant des revendications maintes fois mises en avant par les syndicalistes des fonctionnaires de l'administration fiscale. En ce sens, M. Djeridi résume un peu la situation des travailleurs des impôts en estimant que « l'agent des impôts est parmi les derniers considérés dans le monde du travail ». Et pourtant, a-t-il ajouté, « nous sommes la deuxième riche entreprise du pays ». Cela ne les empêche pas, a-t-il dit, d'être « mal rémunérés ». C'est pourquoi l'augmentation des salaires constitue, pour eux, l'une des préoccupations majeures. En plus de cette doléance, le SNTI demande la généralisation et l'augmentation du régime indemnitaire. Car, aux yeux de M. Djeridi, « l'augmentation de 5% décidée récemment pour une minorité des agents des impôts n'était qu'une humiliation ». Cette augmentation, selon lui, était de 100 à 130 DA. Autre préoccupation des travailleurs de l'administration des impôts : leur statut particulier. M. Djeridi juge que « la loi 90-334 est maintenant dépassée ». Il explique cela en se basant sur l'exemple d'un inspecteur principal des impôts ayant plus de vingt ans de service et toujours payé comme un agent d'entretien qui travaille dans une banque. M. Djeridi regrette que « nous (les travailleurs des impôts) soyons toujours derrière la charrue » bien que « notre ministère (celui des Finances, ndlr) soit l'un des principaux acteurs lors des négociations dans les bipartites ». Enfin, il est attendu, et ce, après le renouvellement des instances de la Fédération nationale des travailleurs des finances et plan (FNTFP) (structure à laquelle est affilié ce syndicat), l'installation d'un nouveau bureau du SNTI. Cela pourrait intervenir avant la fin de l'année, selon des sources syndicales.