Amara Benyounès, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la république (UDR), a annoncé, hier, dans une conférence de presse au Centre international de presse (CIP), le soutien de sa jeune formation aux amendements apportés au code de la famille (version Ouyahia). Réitérant son appui aux réformes engagées par le président Bouteflika, Benyounès a considéré que les amendements, tels qu'ils sont opérés, répondent à une revendication des démocrates vieille de deux décennies. Selon lui, c'est un début de réponse encourageant, au long combat mené en particulier par les femmes démocrates. Le secrétaire général de l'UDR n'a pas lésiné sur les mots pour descendre en flammes les islamistes qui ont réinvesti la scène politico-médiatique à la faveur de la révision du code de la famille. « Nous ne sommes pas étonnés ni de l'offensive violente et des menaces des islamistes ni de leurs initiatives démagogiques et puériles », a-t-il souligné. Pour ce nouveau parti, « le maintien de la femme dans une position de soumission est l'un des piliers du projet intégriste ». M. Benyounès a soulevé, à cet effet, « l'opposition franche et assumée d'un parti de l'Alliance présidentielle et celle larvée mais réelle d'un autre », estimant qu'elles constituent « un véritable problème politique auquel il est urgent d'apporter des réponses ». S'inscrivant dans le courant des démocrates au sein du régime en place, l'ex-ministre des Travaux publics trouve « l'attitude de ces partis (islamistes) dans une situation sans précédent dans l'histoire universelle ». Saisissant l'opportunité offerte par le débat sur le statut de la famille, l'ex-numéro deux du RCD a vertement critiqué le camp démocratique l'accusant de léthargie. « Surprenante est la position des partis dits démocrates qui refusent d'appuyer ces amendements parce que voulus par le président Bouteflika, mais qui ne peuvent s'y opposer clairement, de peur d'ajouter à leur discrédit en marquant une rupture avec les convictions publiquement affichées. Les mêmes démocrates n'ont pourtant pas tari d'éloges pour les dirigeants d'un pays voisin à la suite d'une initiative en tous points similaire », a-t-il attesté. La presse a été également logée à la même enseigne par Amara Benyounès : « La presse dite des démocrates est tout à fait absente du débat sur le code de la famille. » Le leader de l'UDR a dévoilé par ailleurs une initiative commune en préparation avec d'autres partis (le PT et le RND) ainsi que l'UGTA, sans vouloir aborder les contours de cette action qui a pour but de contrecarrer le projet des islamistes et riposter à leur offensive. Il s'est contenté de dire qu'une « action commune est effectivement en cours de préparation. Nous sommes en contact avec les formations concernées et intéressées. La date, le lieu et la nature de celle-ci vont être rendus publics en temps opportun, soit lorsque tout sera prêt ». A propos de l'éventuelle adhésion de sa formation à l'Alliance présidentielle qu'il a laissé entendre lors de la tenue les 23 et 24 septembre derniers à Tipaza de la première session ordinaire du Conseil national, M. Benyounès a préféré nuancer : « Le Conseil national a mandaté le bureau national pour arrêter sa décision au moment opportun. » Pour lui, l'intégration de l'UDR au sein de cette Alliance présidentielle n'est pas perçue comme « un tabou ». Benyounès a tenu à préciser, en outre, que son parti n'est pas « demandeur » de son intégration à cette Alliance.