Pour lui, la seule manière de connaître «qui est qui ?» est d'organiser des élections générales anticipées. Trois jours à peine après avoir organisé à Tipaza son conseil national, Amara Benyounès, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR) anime une conférence de presse au Centre international de presse (CIP). Le responsable de l'UDR a été très virulent hier, à l'égard non seulement des islamistes mais également de la majorité des députés qui siègent actuellement à l'APN. «Ils ont mené une campagne ordinaire contre le président Bouteflika lors de l'élection présidentielle et maintenant ils crient sur tous les toits qu'ils sont avec lui» martèlera en substance, Amara Benyounès en citant clairement les élus qui ont cautionné la candidature de Benflis, siégeant à l'APN, de jouer double jeu. «Bouteflika a été élu à la majorité absolue mais il est minoritaire à travers les institutions, APN, APW et APC» indiquera le conférencier. Pour lui, la seule manière de connaître «qui est qui?» est d'organiser des élections générales anticipées. Les islamistes n'ont pas été également épargnés par l'ancien vice-président du RCD. «Le temps de la yadjouz est révolu» assènera-t-il en interpellant vivement les autorités afin de mettre un terme aux dérapages verbaux des intégristes qui, d'après lui, ont carrément appelé au djihad pour faire barrage aux amendements sur le code de la famille. «Ce genre de dérapages nous a coûté plus de 100.000 morts», avertit Benyounès. Il indiquera par ailleurs que son parti est en contact avec d'autres formations démocrates pour préparer une riposte contre la mouvance islamiste. Concernant l'Alliance présidentielle, Amara Benyounès a voulu être très clair en répétant plusieurs fois: «Nous n'avons pas demandé à faire partie de l'Alliance présidentielle.» Et d'ajouter: «Ce n'est pas Hamas qui va empêcher l'UDR d'adhérer à l'Alliance présidentielle.» Ni Soltani ni Djaballah ne seront épargnés par Benyounès qui leur reproche d'être des Imams au lieu d'être des responsables de partis politiques. Partant de cet état de fait, Amara Benyounès dira que le conseil national de son parti suit avec attention les convulsions qui ébranlent l'Alliance présidentielle. «L'UDR, dont le soutien au programme du président est sincère et politiquement motivé, ne considère pas son intégration au sein de cette Alliance comme un tabou, mais entend prendre sa décision en pleine connaissance de cause, à la lumière d'éventuels développements». Telle est la position officielle de Benyounès concernant le sujet. Le conseil national de l'UDR a d'ailleurs mandaté le bureau national pour arrêter sa décision au moment opportun. En attendant cela, le conseil national de l'UDR réaffirme son soutien à «l'ensemble des réformes annoncées, initiées et entreprises par le président Bouteflika», car d'après le conférencier «elles ont toujours été revendiquées par les démocrates de ce pays». La seule divergence, peut-être, que Amara Benyounès a formulée c'est la question de tamazight. L'orateur indiquera sans ambages que son parti est contre un référendum sur l'officialisation de tamazight: «Autant exiger un référendum en ce qui concerne l'Islam et la langue arabe», conclut-il.