Une révision des listes électorales aura lieu au mois d'octobre prochain. L'information a été donnée hier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourreddine Yazid Zerhouni, en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps du Conseil de la nation. Cette opération se fera en prévision du référendum sur la révision de la Constitution qui interviendra, selon certaines sources, probablement au mois de décembre prochain. Interrogé sur le sort des patriotes (citoyens ayant pris les armes contre les terroristes), le représentant du gouvernement a indiqué qu'ils ne seront jamais oubliés, « ni eux ni les gardes communaux ». « Nous allons leur trouver une solution à la mesure des sacrifices et des engagements qu'ils ont consentis. Nous allons élaborer un statut pour les patriotes », a-t-il soutenu. Dans le but de rassurer les habitants de Boumerdès, il a indiqué par ailleurs que le dispositif sécuritaire de la ville sera renforcé. Il est à rappeler que la situation sécuritaire de Boumerdès a connu dernièrement des actes terroristes meurtriers. A ce propos, M. Zerhouni a qualifié les derniers attentats commis dans cette wilaya de « diversion face à la campagne menée contre les terroristes par les services de sécurité dans les régions montagneuses de cette ville ». Concernant le dossier portant sur le projet de statut particulier de la police, le ministre de l'Intérieur a indiqué que le texte sera présenté au Parlement après celui de la Fonction publique. Par ailleurs, l'orateur indiquera que près de 40 000 dossiers ayant trait aux familles victimes de la tragédie nationale, toutes catégories confondues, ont été déposés au niveau de la Commission nationale chargée de la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Quant aux redditions, le ministre dira qu'actuellement il existe 200 repentis et que le délai de six mois fixé pour les redditions est maintenu. En outre, sur une question relative au retour de la Gendarmerie nationale en Kabylie, M. Zerhouni a confirmé cette donne en avançant que cela se fera conformément aux attentes de la population locale. A signaler que deux discours ont été prononcés hier, à l'occasion de la cérémonie de clôture de la session de printemps 2006. L'un au niveau du Conseil de la nation et l'autre à l'Assemblée populaire nationale (APN). Abdelkader Bensalah et Amar Saâdani, présidents des deux chambres, ont insisté dans leur intervention sur l'importance de la révision de la Constitution. Selon eux, il est tout à fait opportun de sortir de la Constitution de 1996 trop « marquée » par la conjoncture tourmentée vécue durant la dernière décennie par l'Algérie. Ils ont aussi plaidé pour la nécessité d' « ancrer » la nation dans une loi fondamentale temporellement et politiquement plus pérenne. Le bilan de la session de printemps de l'APN… En janvier Au préalable, M. Bensalah a relevé qu'au regard du bilan de ses activités, la session a été ordinaire, tout en rappelant l'importance et la sensibilité des textes examinés par les membres du conseil. M. Saâdani a, de son côté, préféré déroger à la règle, en optant pour la présentation du bilan de la session en janvier 2007. Abordant dans les détails le sujet de l'heure, le président de la chambre basse a qualifié de louable l'initiative présidentielle et d'une opportunité à saisir pour asseoir une vision bonifiant de la relation Etat-citoyen. De l'avis de M. Saâdani, la révision de la Constitution permettra la construction d'un Etat fort, fondé sur les principes de la bonne gouvernance politique, économique et sociale. Cette révision, selon lui, revêt une importance particulière, car elle vise la correction des imperfections de libellés nés de la Constitution de 1996, l'actualisation ainsi que l'adaptation des principes constitutionnels aux nouvelles réalités nationales et internationales. A noter à ce propos qu'une motion de soutien à l'initiative du chef de l'Etat a été lue au niveau des deux chambres. Autre fait, les députés ont appelé hier au soutien et à l'unification des rangs arabes pour contrecarrer les génocides commis contre le peuple palestinien. Dans une motion de soutien au peuple palestinien, lue à l'issue de la clôture de la session de printemps, ils ont réitéré leur soutien à la position remarquable de l'Algérie vis-à-vis du peuple palestinien. Les formations politiques siégeant à l'APN ont appelé à l'unanimité l'ensemble des forces éprises de paix dans le monde à dénoncer ce génocide. Elles ont insisté sur la nécessité d'inscrire cette question comme "point urgent" à l'ordre du jour de l'assemblée générale de la commission des droits de l'homme de l'Union interparlementaire devant se tenir en octobre prochain à Genève.