Redoublement, poursuite des études, formation professionnelle ou entrée dans la vie active ? A chacun sa solution en cas d'échec au bac. Ce diplôme est certes important pour poursuivre les études, mais il est aussi possible de le faire sans. Refaire une année de terminale afin de repasser son bac reste souvent la meilleure solution après un échec. Il faut savoir qu'en général 9 lycéens sur 10 accèdent au statut de bachelier après avoir redoublé.«Il faut surtout alléger un sentiment d'échec parfois insupportable pour certains candidats recalés», note un psychologue. C'est l'option choisie par la majorité des non reçus au bac qui, dans 80% des cas, deviennent bacheliers l'année suivante. Mais avant de retenter sa chance en terminale, mieux vaut se poser les bonnes questions : mon échec est-il dû à un manque de travail ou à une mauvaise orientation ? Suis-je motivé pour redoubler mon année dans le même établissement ou vaut-il mieux miser sur une pédagogie radicalement différente ? Université de la seconde chance Quelques formations supérieures sont ouvertes aux élèves recalés à l'examen. Certaines exigent cependant le niveau bac. Des écoles admettent des non-bacheliers désireux de suivre une formation professionnelle, notamment dans le domaine des arts, dans les secteurs du tourisme ou de l'hôtellerie-restauration. Il s'agit le plus souvent d'écoles privées. L'Institut international de management (INSIM), par exemple est agréé par l'Etat algérien pour dispenser les programmes du ministère de la Formation et l'Enseignement professionnels dans plusieurs spécialités telles que technicien supérieur en comptabilité et gestion, technicien supérieur en marketing, technicien supérieur en commerce international et technicien supérieur en administration réseaux. Au terme de leur formation, les stagiaires passent des examens qui sont sanctionnés par un diplôme de l'Etat algérien, et pourront, alors, poursuivre des programmes de formation supérieure dispensés par l'INSIM en partenariat avec des institutions de renom telles que l'Université du Québec à Montréal (UQAM) ou l'Ecole supérieure de gestion de Paris. Selon le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, plusieurs écoles ont élargi leurs types de formations. Le marché du travail étant demandeur en nouvelles formations non citées dans la nomenclature officielle, les écoles ont introduits des formations très demandées après l'ouverture de l'économie de marché. Le secteur économique recèle un réel potentiel en matière d'employabilité, les entreprises économiques impliquées dans le processus de la formation professionnelle des jeunes offrent une meilleure insertion à ces derniers, sachant que la formule de la formation par apprentissage leur offre des possibilités de recrutement au sein des entreprises les ayant pris en charge, et ce, en fonction de leurs besoins. Pour certains recalés au baccalauréat, l'Université de la formation continue (UFC) est considérée comme «l'université de la seconde chance». Celle-ci a redonné espoir et formé plus de 100 000 adultes dans le cycle d'études supérieures. Rater le baccalauréat n'est pas synonyme d'échec pour la vie, selon certains étudiants. Ils peuvent s'orienter vers autre chose car il existe d'autres passerelles pour obtenir un équivalent du bac. Il faut donc être au courant de toutes ces possibilités pour voir que ce n'est pas une catastrophe de ne pas l'avoir eu. Quand on rate son diplôme, ce n'est pas un an de perdu ! Pour les spécialistes, c'est l'occasion d'affiner les envies. Voir son enfant obtenir le bac est rassurant, mais il ne représente pas un gage de réussite professionnelle. Recrutement par la formation La preuve ? Des entreprises publiques et privées offrent des formations par apprentissage aux jeunes stagiaires, à l'image de la laiterie de Draâ Ben Khedda, de l'hôtel Amraoua de Tizi Ouzou, de l'Eniem de Oued Aïssi, ou encore de l'Enel d'Azazga. En fait, la formation par apprentissage permet au stagiaire de découvrir le milieu professionnel, mais surtout, selon les possibilités, d'être recruté par l'entreprise dans laquelle il a été formé. L'Eniem accueille annuellement plus d'une centaine de stagiaires et souhaite recruter certains d'entre eux, mais ses responsables se heurtent souvent à des problèmes d'ordre administratif, l'obligeant à passer tous ses dossiers d'offre de travail par l'agence de l'emploi, Anem, ce qui donne lieu à un véritable marathon. Par ailleurs, la gamme des offres de formation a été élargie pour répondre au plus grand nombre de catégories sociales et leur permettre ainsi de s'intégrer dans le monde du travail et, par voie de conséquence, participer à la baisse du taux de chômage. Il n'en demeure pas moins qu'en dépit de tous les efforts consentis par le secteur, un paradoxe flagrant s'impose : l'offre en matière de formation est de loin supérieure à la demande. Les ateliers de manufacture et usines privées ayant vu le jour au cours de ces dernières années ne trouvent pas le personnel technique et d'exécution sur le marché du travail. Les offres d'emploi par lesquelles des employeurs cherchent des ouvriers spécialisés, des contremaîtres et agents de maîtrise (charpentiers, chauffagistes, plombiers), traînent pendant des semaines sur les pages publicitaires des journaux sans pouvoir cibler des candidats techniquement valables et compétents ! Pour donner plus d'atouts aux jeunes, le secteur de la formation professionnelle a introduit une nouvelle nomenclature des spécialités qui en compte désormais 422, alors que celle de 2007 n'en contenait que 300. Dans ce contexte, nous citons, à titre d'exemple, les spécialités nouvellement introduites comme : la maintenance industrielle, l'automatisme-régulation, la chaudronnerie, la tuyauterie industrielle, l'électricité industrielle, le soudage sur tôle et profilés, grutiers, poseurs de canalisations et agent forestier. La nouvelle nomenclature a permis d'adapter les formations aux réalités locales. La démarche d'enrichissement de la nomenclature des spécialités édition 2007 s'appuie principalement sur les besoins en main d'œuvre qualifiée des différents départements ministériels pour la réalisation de leurs projets de développement. Il n'est pas très facile de trouver un emploi après le lycée. Néanmoins, certains métiers (secrétaire, serveur, aide-soignant, vendeur) sont accessibles sans le bac sous réserve de suivre des formations adaptées. Nombreuses sont les écoles spécialisées ou de métier accessibles aux non-bacheliers, dans de nombreux secteurs comme la comptabilité et le commerce. Ainsi, on constate que rater son bac n'est vraiment pas la fin du monde puisqu'il y a d'autres possibilités que les études universitaires classiques pour se faire une situation.