Une centaine de représentants d'association et de comité de quartier et de village des communes de Béni Amrane et de Ammale ont organisé hier un rassemblement devant la polyclinique de Beni Amrane. Les citoyens protestent contre la suspension qu'ils jugent arbitraire et sévère du surveillant médical Z. Yazid, chef de service dans cet établissement, et réclament le renforcement de la polyclinique en moyens humains et matériels pour une meilleure couverture sanitaire de la région. Ce geste de solidarité avec l'infirmier sanctionné pour s'être fait accompagner d'une sage-femme exerçant à la polyclinique, afin de prêter assistance à une jeune femme qui venait d'accoucher à domicile, il y a près d'un mois, complète une pétition signée par un demi-millier de citoyens de la région réclamant sa réintégration. Celui-ci « est connu pour son sérieux, son sens de la morale exemplaire, sa disponibilité et son abnégation », écrit la population dans une correspondance adressée à tous les responsables de la wilaya à différents niveaux. « Son mal est d'avoir voulu porter assistance à deux personnes en danger parce qu'un autre citoyen l'a alerté vers 4h. Il est vrai qu'il n'était pas de service ce jour-là, mais devait-il pour autant laisser mourir une femme qui venait d'accoucher ainsi que son bébé ? Par correction, il s'est fait accompagner d'une sage-femme et voilà qu'on l'accuse d'abus d'autorité sur elle (étant son chef de service). En vertu de quelle loi licencie-t-on un praticien de la santé qui va assister deux personnes en danger certain ? Et s'il n'était pas parti et que le pire s'était produit, que dirait-on de lui ? En tout cas, toute la population de la région est à ses côtés et exige rien moins que sa réadmission à son poste », nous a déclaré, hier, un membre d'un association locale. Dans leur plateforme de revendications, les citoyens de Ammale et de Beni Amrane réclament, en outre, la dotation de leur polyclinique en ambulance, son fonctionnement 24h/24, l'affectation de médecins spécialistes en pédiatrie et en gynécologie pour y assurer des consultations au moins deux fois par semaine et le départ du coordinateur de la polyclinique. Hier, les représentants des associations ayant pris part à la manifestation ont débattu tous ces points avec les responsables qui se sont rendus sur les lieux de la manifestation, dont le directeur de la santé, le chef de daïra ainsi que les présidents des deux APC. Ceux-ci ont promis de trouver des solutions aux problèmes posés par les citoyens, et les représentants de la société civile menacent de faire sortir la population dans la rue aujourd'hui si leurs doléances ne sont pas priseq en charge.