Les missions du CRA ne se limitent pas, selon Mme Benhabylès, uniquement aux populations déplacées et aux démunis. Il y a aussi notre communauté en situation de difficulté qui réside à Gafsa et à El Kef, en Tunisie, qui vient de bénéficier d'une aide assez conséquente, mais aussi l'acheminement de denrées alimentaires pour les populations de Kidal et de Gao, au nord du Mali. «De plus, nous avons la prise en charge des déplacés subsahariens et syriens, qui n'ont pas le statut de réfugiés pour pouvoir bénéficier de l'aide du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Ce sont des personnes qui ont été déplacées en raison d'une guerre ou d'un conflit armé dans leur pays. Elles ont leurs papiers et restent sous la responsabilité du pays d'accueil, jusqu'à ce que les conditions de leur retour soient favorables. Les réfugiés politiques, par contre, ont fui leur pays, parce que menacés par leur gouvernement et de ce fait, ils restent sous la responsabilité du HCR, qui leur assure de nouveaux papiers et ne peuvent retourner chez eux, sous peine de perdre les privilèges liés à leur statut.» La présidente du CRA affirme que parmi ses priorités, il y a la modernisation de la gestion des stocks et son informatisation et la signature de conventions avec des sponsors, comme les opérateurs de téléphonie mobile, pour financer quelques opérations humanitaires. A ce titre, elle rappelle la prochaine acquisition de trois cliniques mobiles, grâce à Ooredoo et la fondation qui porte le nom du footballeur argentin, Lionel Messi. Son souhait est «de revenir à la vente de timbres du CRA dans les écoles, comme cela se faisait avant. Non pas pour l'argent, mais pour inculquer aux enfants la culture de la solidarité et de l'humanisme. Nous voudrions aussi créer un club des volontaires du CRA, composé d'avocats, juristes, journalistes, médecins, enseignants, professeurs d'université, etc. pour élargir la famille des volontaires à l'élite également». Mais toutes ces actions très prometteuses ne peuvent trouver preneurs qu'une fois la situation du CRA assainie. Il faut dire que le Croissant-Rouge a vécu plus d'une décennie de désordre et… d'ordres venus d'en haut, notamment durant la période où l'ex-ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès, l'avait mis sous la coupe de son département, pour l'utiliser à des fins politico-personnelles. Peut-on espérer cette révolution dont parle la nouvelle directrice ? Le temps nous le dira…