Ghaza, ce petit territoire de Palestine, un des plus densément peuplé au monde (4110 hab/km2), n'en finit pas de faire l'actualité avec ses martyrs tombés sous la barbarie israélienne. S'étendant sur 365 km2, Ghaza constitue avec la Cisjordanie une partie du territoire sous autorité palestinienne. Zone frontalière avec Israël, Ghaza s'est toujours trouvée au centre du conflit du siècle au Moyen-Orient, en étant le théâtre privilégié des attaques israéliennes contre les populations civiles. Sa situation géographique, compressée par Israël au nord comme à l'est et privée du passage de Rafah au sud du côté égyptien, Ghaza ressemble à une grande prison à ciel ouvert. Au départ de l'administration britannique en 1948, l'Etat d'Israël fut créé et ce fut le début du conflit du siècle. Une des conséquences de la guerre : de nombreux Palestiniens se sont réfugiés à Ghaza, restée sous contrôle arabe et passée sous administration égyptienne en 1949, suite aux accords de paix. Le conflit entre Israël et l'Egypte a fait de Ghaza un théâtre d'affrontements. En 1955 et 1956 déjà, des raids israéliens contre ce territoire étaient enregistrés. Suite à la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Gamal Abdel Nasser, Israël reprend le contrôle sur Ghaza grâce à l'opération combinée franco-britannique de novembre 1956 à mars 1957. Ghaza revient sous contrôle égyptien, avec toutefois des troupes de l'ONU postées aux frontières avec Israël. L'idée de réunir les volontés palestiniennes pour libérer les territoires occupés connaît ses balbutiements et, en septembre 1964, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) voit le jour ainsi que l'Armée de libération de la Palestine. La guerre des Six Jours, en 1967, permet à l'ogre colonial, Israël, de prendre le contrôle sur le Sinaï égyptien, le Golan syrien, Jérusalem-Est, la Cisjordanie (qui était sous administration jordanienne) ainsi que la bande de Ghaza. La résistance palestinienne dans cette dernière tente des actions de guérilla, mais le manque d'organisation et de moyens fait échouer les bonnes volontés palestiniennes qui se sont retrouvées face à une répression coloniale féroce. Ghaza occupée est entièrement dépendante de l'administration israélienne, les colons investissent un tiers du territoire et classent les Ghazaouis en situation de sous-citoyens. Les mouvements islamistes trouvent, dans ce contexte, des facilités à s'installer grâce à des opérations et œuvres caritatives, sans provoquer la colère d'Israël qui y voyait au contraire un moyen de réduire de l'influence de l'OLP. Le Hamas voit le jour dans ces conditions, plus exactement au début de la première Intifadha, en 1987. Le soulèvement des populations palestiniennes impose des initiatives internationales pour trouver une solution au conflit. Le Processus de Madrid en 1991 et les Accords d'Oslo en septembre 1993 aboutissent, en 1994, à l'évacuation des troupes israéliennes de la bande de Ghaza et de Jéricho. L'Autorité palestinienne, avec à sa tête le combattant Yasser Arafat, s'installe en juillet 1994 et Ghaza devient le siège de l'administration palestinienne. Israël ne quitte toutefois pas les colonies et continue d'en créer d'autres, ne respectant pas les accords de paix. Le Hamas oppose des attentats à l'expansion coloniale israélienne. Le cycle des bombardements contre la bande de Ghaza s'installe en 1996. Les pourparlers et tentatives d'instaurer la paix dans la région sont voués à l'échec. La percée politique de l'extrême droite israélienne a entamé toute tentative de dialogue sérieux. La deuxième Intifadha voit le jour en 2000, provoquée par la visite du chef du Likoud Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, imposant le retrait (achevé en 2005) de 8000 colons de Ghaza. Yasser Arafat décède en 2004. Les divisions interpalestiniennes s'accentuent et le Hamas prend le contrôle militaire sur Ghaza. Un blocus israélien et égyptien sur cette dernière est opéré en 2008. Depuis, Ghaza est sporadiquement la cible d'opérations de bombardement qu'Israël justifie par des tirs de roquettes du Hamas qui ne font pas de victime.