«Plus de 3000 djihadistes marocains combattent en Syrie et en Irak», a annoncé, mardi dernier devant le Parlement à Rabat, Mohamed Hassad, le ministre marocain de l'Intérieur l D'après de nombreuses sources, plusieurs dizaines de djihadistes marocains attendent actuellement à la frontière turco-syrienne une autorisation pour rentrer au Maroc. Tlemcen De notre bureau Le journal Aufait Maroc a rapporté une déclaration du ministre de l'Intérieur marocain, Mohamed Hassad, très inquiétante. Celui-ci fournit pour la première fois des chiffres précis sur les risques terroristes encourus par le Maroc. Selon Mohamed Hassad, «plus de 3000 djihadistes marocains combattent en Syrie et en Irak» tout en évoquant une «sérieuse menace terroriste». Devant le Parlement, Mohamed Hassad a annoncé, mardi, que «plus de 3000 djihadistes marocains, ou d'origine marocaine, dont des responsables de l'Etat islamique (EI), combattent en Irak et en Syrie». 2000 djihadistes européens d'origine marocaine en Syrie et en Irak Dans le détail, ce sont «1122 Marocains qui sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d'autres ressortissants européens d'origine marocaine dont le nombre est estimé à 2000». Pour cette seconde catégorie, «le danger est double, dans la mesure où ces personnes — qui sont en relation avec des groupes terroristes au Sahel — bénéficient de passeports européens facilitant leur mobilité». Parmi ces Marocains, selon la même source, cinq exercent des responsabilités au sein de l'EI. Ils gèrent la justice, les finances, l'intérieur et l'information du nouveau califat. M. Hassad prévient que «ces djihadistes ont rejoint les rangs de l'organisation pour combattre à ses côtés, mais aussi pour recevoir des entraînements en vue de mener des attaques au Maroc», et d'affirmer que «des enregistrements audio le prouvant sont en possession des services de sécurité. Ils envisagent de cibler des intérêts et des personnalités publiques et nous disposons d'une liste de responsables visés». Le même journal rappelle que «le Groupe unicité et jihad au Maghrib Al Aqsa (Gujma), qui a fait allégeance à l'EI, a menacé le Maroc d'attentats imminents sur son territoire. Mustapha Ramid, le ministre de la Justice et des libertés, a même été menacé directement par un communiqué du groupe». Le ministre marocain de l'Intérieur a indiqué que «certains groupes terroristes projettent de développer des explosifs indétectables par les systèmes électroniques de détection». Des statistiques énumérées par Mohamed Hassad démontrent que «128 Marocains ont déjà fait l'objet d'enquêtes à leur retour de Syrie ou d'Irak».à la frontière turco-syrienne, les djihadistes attendent une autorisation pour rentrer au Maroc D'après de nombreuses sources, plusieurs dizaines de djihadistes marocains attendent actuellement à la frontière turco-syrienne une autorisation pour rentrer au Maroc.Pour parer à toute éventualité, le Maroc a annoncé le 10 juillet dernier un renforcement des mesures de sécurité contre d'éventuelles attaques terroristes en provenance d'Irak et de Syrie et la mise en place d'un plan d'alerte maximale. Le Maroc a affirmé à plusieurs reprises le démantèlement de «cellules terroristes» en 2013 et 2014, notamment celles spécialisées dans l'embrigadement et l'envoi de volontaires marocains en Syrie et en Irak. Le 25 juin dernier, les autorités ont affirmé avoir démantelé une nouvelle cellule terroriste composée de six individus qui ont participé aux différentes opérations militaires parmi les groupes affiliés à Al Qaïda et «étaient déterminés à retourner au Maroc» pour «exécuter des agressions terroristes».