Quand depuis un champ verdoyant de haschisch, le ministre marocain de l'Intérieur, Mohammed Hassad, crie aux terroristes... il faut le croire. Il a annoncé que 1122 Marocains sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d'autres ressortissants européens d'origine marocaine dont le nombre est estimé à 2000 personnes. Oui il faut croire M.Hassad, surtout sa comptabilité qui semble très affinée puisque, précise-t-il, 128 combattants marocains occupaient des postes de commandement au sein de l'Eiil, tels que émir militaire, émir de la commission financière, émir de la Zone Monts Turkman, émir des frontières terrestres. Une manière dérobée de se dédouaner par anticipation vis-à-vis de la communauté internationale. Car ces graves révélations du ministre marocain annoncent de sombres perspectives pour la sécurité en Afrique du Nord, et aussi pour l'Europe. Il est quasiment impossible que le pays qui fournit près de 85% de cannabis à l'échelle mondiale, n'attire pas l'appétit des organisations terroristes. Et puis, on ne démontre pas une évidence: la connexion entre les groupes armés et les narcotrafiquants est une vérité d'Evangile. Si par le passé, le Sahel et l'Afrique de l'Ouest étaient une plaque tournante pour le trafic international de drogues en provenance d'Amérique latine et d'Afghanistan, la palme reviendra désormais au Maroc, avec le retour de ces djihadistes d'Irak et de Syrie. Entraînés et rompus aux techniques de la guérilla, ils vont évidemment chercher des financements pour leurs activités. Etant le premier exportateur mondial de drogue, le Maroc recèle un grand gisement pour les groupes terroristes. Ces derniers pris en étau au Sahel où focalisent les services de renseignement de la planète entière, vont chercher des issues et d'autres voies pour écouler leur marchandise vers le premier marché de consommation de la drogue, l'Europe. La voie est toute trouvée. Elle est moins coûteuse, elle est la plus proche de l'Europe, l'Espagne étant à un jet de pierres du Maroc. Le royaume deviendra ainsi la soupape pour ces groupes terroristes et l'Espagne le point de transit de la drogue vers l'Europe. La menace sur la sécurité en Afrique du Nord et en Europe est très sérieuse. Agissant à leur guise depuis plusieurs années, les narcotrafiquants au Maroc sont suffisamment aguerris et rodés pour faire face même à des armées structurées. N'a-t-on pas vu, il y a à peine quelques années, des narcotrafiquants user d'armes de guerre au Sahel pour sécuriser leur marchandise? Quelle stratégie de riposte à opposer à ces milliers de combattants marocains en Syrie? l'Europe et les pays du Maghreb sont directement interpellés.