Dans le cadre de la campagne d'ensemencement en poissons d'eau douce des plans d'eau de l'intérieur du pays pour l'année 2014, on a procédé, jeudi 17 juillet, au lâchage de plus de 300 000 alevins de carpes argentées dans le lac du barrage de Beni Haroun, avons-nous appris de A. Bendjadou, directeur de l'antenne de la pêche continentale à Mila. En effet, plus de 300 mille jeunes poissons produits dans l'écloserie Zaïri, de la commune de Nouricia à Sétif, ont été ensemencés afin de renforcer les ressources halieutiques du plus grand barrage du pays, devenu, au fil des années, le lieu d'activité d'une quinzaine de petites entreprises de pêche continentale. Selon notre interlocuteur, cette opération, la quatrième du genre depuis la mise à l'eau, en 2003, de cet ouvrage hydraulique, a été dirigée par des spécialistes en aquaculture. «Ramenés dans un camion frigorifique depuis l'écloserie de Sétif, les jeunes poissons ont été lâchés aux endroits du barrage les mieux protégés du vent et où les conditions de température et de profondeur des eaux sont idéales.» Il est a souligner, au passage, que depuis la création, en 2006, de l'antenne de la pêche continentale, 15 entreprises, employant actuellement 40 personnes de façon permanente, ont vu le jour et que le volume de poisson pêché est passé de moins de 40 tonnes en 2006 à plus de 600 tonnes en 2013. Bendjadou précise que la majeure partie du produit de l'activité est exporté vers les wilayas de Constantine, d'Annaba, de Skikda et de Jijel, où existent des unités de transformation et de conditionnement des poissons. Mais ce qui risque d'étriquer, à moyen terme, le rendement de ce segment reste la prolifération des micro-algues dans certains endroits du lac et la présence d'une espèce de poissons carnassiers appelée Carassin parmi la faune lacustre, une espèce qui s'est glissée accidentellement, soutient notre interlocuteur, dans le barrage et qui se nourrit essentiellement de sujets non carnassiers. Aussi, pour diminuer les risques de mortalité des poissons du lac, le premier responsable du secteur plaide l'introduction de géniteurs d'espèces carnivores, à savoir le Sandru et le Black-bass, qui apprécient, eux, la chair du Carassin, et la mise en service des STEP (stations d'épuration) construites dans la région afin de réduire l'étendue des micro-algues qui absorbent l'oxygène disponible dans l'eau, ce qui cause l'asphyxie des poissons. «Nous avons proposé à la tutelle l'introduction d'espèces carnassières dans le lac pour combattre le Carassin et nous demandons aussi la mise en fonction des STEP afin que les matières organiques qui favorisent la prolifération des micro-algues n'arrivent plus dans les eaux du lac», nous dira Bendjadou.