Une catastrophe écologique dans toutes les acceptions du terme ! Des milliers de poissons de la variété carassin flottent à la surface des eaux des deux plus grands barrages hydriques de la wilaya de Mila, ceux de Beni Haroun et de Grouz en l'occurrence. Pour l'heure, aucune explication scientifique à ce phénomène, qui se produit pour la deuxième fois, n'est disponible. Mais les directions de wilaya ayant pignon sur les deux plans d'eau et la faune lacustre tentent de cerner les causes de la mort de ces poissons d'eau douce qui se sont pourtant magnifiquement acclimatés aux eaux des barrages de la région. En effet, une commission formée des services vétérinaires, agricoles, de la gendarmerie, de l'ANBT et de ceux de l'antenne de la pêche continentale a été mise sur pied pour tenter de trouver une explication valable, et au plus vite, au déplorable phénomène. Selon Ahmed Bendjadou, directeur de l'antenne de pêche continentale à Mila, contacté par nos soins, des échantillons d'eau et de poissons morts ont été prélevés par la commission et envoyés au laboratoire régional de Constantine pour des analyses microbiologiques et physico-chimiques. Mais avant que les résultats des analyses en laboratoire ne soient connus, notre interlocuteur incrimine les produits chimiques (insecticides, fongicides et fertilisants), utilisés par les agriculteurs activant sur les rives des deux barrages. "Les agriculteurs auraient, involontairement, intoxiqué les poissons avec les produits chimiques qu'ils épandent dans les champs de pastèque et de pomme de terre cultivés à proximité des deux lacs.» Et de se demander : «Pourquoi le même phénomène n'est-il pas observé dans le barrage tampon d'Oued Athmania, dont les parages ne sont pas cultivées ?» Question certes pertinente, mais la question que tout le monde se pose est : comment se fait-il que les autres espèces de poissons, au nombre de six, n'ont pas été affectées par les produits chimiques des agriculteurs, alors qu'elles vivent dans le même milieu hydrique ? En tous les cas, une virée effectuée par nos soins, ce vendredi matin à la région de Kikaya, rives sud de barrage de Beni Haroun, nous a permis de constater de visu l'ampleur de la catastrophe. En effet, ils se comptent en milliers, ces poissons appelés carassin qui flottent, sans vie, à la surface des eaux apparemment très polluées. Cela, au moment où les pêcheurs, notamment les braconniers, continuent leur activité sans se soucier le moins du monde. Des poissons d'eau douce, des carpes prises à Beni Haroun essentiellement, ont été vendus, ce vendredi, dans les marchés hebdomadaires de la région, ce qui constitue indéniablement une sérieuse menace pour la santé publique. K B Nom Adresse email