-Une unité de votre groupe Cevital vient d'être ravagée par le feu, l'usine Samha (Samsung) de Sétif en l'occurrence. Il s'agit sans nul doute d'un coup dur pour le groupe et pour l'économie du pays. Quels sont vos premiers sentiments et quelles sont les pertes dénombrées sur le site de cet incendie ? Dieu merci nous n'avons pas eu de perte humaine sur le site où l'incendie s'est produit. Nous avons, néanmoins, des pertes matérielles considérables. Tout le bâtiment qui renferme les chaînes de production des lave-linge, des climatiseurs et des réfrigérateurs a été touché par le feu. Et cela représente la plus grosse partie de ce complexe. Cependant, une autre partie des installations qui sert à la production des téléviseurs, des cartes électroniques ainsi que de certains autres composants a été épargnée. En outre, une partie du magasin a été également touchée par les flammes, notamment l'endroit où sont stockées les productions journalières du complexe. L'autre partie de ce dépôt, qui renfermait la matière première, a également été partiellement affectée et nous avons pu récupérer une partie de la matière première. Pour le moment, je laisse les experts faire leur travail d'évaluation sur le terrain. Il y a aussi un travail d'inventaire qui doit se faire sur place. Les enquêteurs et les experts des assurances sont à pied d'œuvre afin de tirer au clair l'origine exacte de l'incident et faire l'évaluation des pertes. -Vous avez tenu une première réunion d'urgence au lendemain de cette catastrophe qui a touché une de vos filiales. Quelles sont les premières conséquences tirées de ce drame ? Autrement dit, quelles sont les décisions essentielles que vous avez prises ? Nous avons réuni nos collaborateurs au lendemain de ce drame et nous avons pris, avec le directeur général du complexe, un certain nombre de décisions. Notamment celle de démarrer les travaux de déblayage une fois que les experts des assurances auront fini leur travail sur le terrain. Nous allons donc démolir, déblayer et mener les travaux de reconstruction du site dans les meilleurs délais. Nous avons également décidé que nos salariés du site Samsung de Sétif soient mis en congé. Les employés continueront à percevoir leur salaire jusqu'à la reprise de la production. Il faut admettre que les travaux de reconstruction du site prendront un peu plus d'une année, selon nos estimations. Car réellement, tout est à reconstruire. Nous avons pris la décision de mettre en place un dispositif permettant d'entretenir l'alimentation du marché. Nous allons donc négocier avec nos fournisseurs afin de nous approvisionner en produits finis, lesquels alimenteront le marché de sorte qu'il n'y ait pas de rupture des stocks et des services après-vente. -Privilégiez-vous la piste criminelle, M. Rebrab ? Je ne privilégie absolument rien. Tant que les experts sont toujours sur place, à même de démystifier l'origine de l'incident, je ne peux me prononcer sur telle ou telle piste. -Que représente aujourd'hui l'usine Samha dans le portefeuille du groupe Cevital ? L'usine Samha est une importante unité parmi les autres filiales de Cevital. Comme vous le savez, Cevital est un groupe très diversifié qui compte des filiales investies dans plusieurs secteurs d'activité. En terme de main-d'œuvre, les effectifs de Samha comptent pour un peu moins d'un dixième du total des salariés du groupe. Samha emploie 2500 personnes sur un effectif de 12 000 salariés employés par le groupe Cevital. Samha pèse également par la même proportion dans le chiffre d'affaires du groupe. Le chiffre d'affaires de Samha est estimé à environ 300 millions de dollars, soit un dixième du chiffre d'affaires du groupe, évalué à un peu plus de 3 milliards de dollars. Le groupe Cevital doit encaisser le coup et supporter cette nouvelle épreuve. Cela fait partie des accidents de la vie. J'ai connu des moments pareils lors du sabotage du complexe sidérurgique de Larbaâ (Blida). Ceci dit, le plus important est qu'il n'y ait pas eu de perte humaine.