Bengrina salue les consultations politiques lancées par le président de la République    Le Sommet des chefs d'Etat africains sur l'Energie : clôture des travaux par la signature de la "Déclaration de Dar es Salam sur l'énergie"    l'Algérie plaide pour une enquête indépendante et approfondie sur les allégations de l'occupant sioniste contre l'UNRWA    Magramane copréside avec son homologue hongroise les travaux de la 3e session des concertations politiques algéro-hongroises    Protection des données à caractère personnel: Appel à solliciter une autorisation d'interconnexion    Traitements réservés aux Algériens aux aéroports de Paris: Chaib convoque l'ambassadeur de France en Algérie    28e anniversaire de l'assassinat d'Abdelhak Benhamouda: l'UGTA organise une cérémonie de recueillement    Adrar: les activités en milieu ouvert, un mécanisme efficace pour la qualification et la réinsertion des détenus    La caravane "Jeunes et Mémoire nationale" fait halte à Skikda    Bechar: la grève des 8 jours, une "étape déterminante" dans l'histoire de la Révolution algérienne    Soixante-huitième anniversaire de la grève des huit jours: expositions, conférences et inspection de projets de développement à l'Ouest du pays    Bordj Badji-Mokhtar: Sensibilisation sur les opportunités de développement de l'entrepreneuriat    Ministère de l'Intérieur: installation de la Commission nationale de préparation de la saison estivale 2025    Handball/Mondial 2025 (U21 - garçons) Tirage au sort: l'Algérie versée dans la poule D    Athlétisme/Championnats d'Afrique 2025: le ministère des Sports confirme la tenue de la compétition à Oran en juillet    Raffa/Championnat d'Algérie: plus de 50 athlètes attendus au coup d'envoi    Industrie: accompagner les opérateurs économiques et élaborer une stratégie nationale aux contours clairs    Ghaza: MSF appelle à une augmentation massive et immédiate de l'assistance humanitaire    M. Zitouni lance la 2e phase depuis la wilaya de Sétif    Le Parlement africain condamne «fermement»    AG élective de la LFP : Le dépôt des dossiers de candidature fixé du 26 au 29 janvier    Dix-sept limogeages déjà...    Formation des préparateurs physiques : 39 candidats présents au troisième module à Alger    Prestataire unique pour la collecte des dossiers de demandes de visa pour la France en Algérie    L'Université Djilali-Liabes appuie les porteurs de projets innovants    Démantèlement d'un gang spécialisé dans le trafic de drogue à partir du Maroc    Un jeune trouve la mort à Sidi Lakhdar    Un réseau national de vol de cheptel démantelé    Une commune en plein chantier    Le Front Polisario condamne le parti-pris de la France en faveur de la politique expansionniste du Maroc    Le Président Yoon Suk-yeol inculpé pour insurrection    Hachichi évoque avec son homologue mauritanien les moyens de renforcer la coopération bilatérale    Vivre la vie consiste à développer continuellement la vie. «Il n'y a pas d'autre manière de vivre»    Un tournant clé dans l'internationalisation de la question algérienne    Une équipe d'archéologues du CNRA expertise le site d'El Anaguid    Large participation aux réunions consultatives consacrées à l'avant-projet de la loi organique sur les associations        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les réalités d'une école bridée
Réforme du système éducatif
Publié dans El Watan le 22 - 07 - 2014

Au premier jour du baccalauréat, au centre d'examen Ibn Khaldoun de Souk Ahras, un candidat libre a failli prendre à partie une surveillante venue lui demander humblement de ne pas utiliser son mobile et de lui remettre des papiers sur lesquels étaient copiés des cours l Même scène dans plusieurs autres centres.
Les réformes d'envergure annoncées par Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, ont remis à l'ordre du jour les réalités d'une école bridée, des décennies durant, par des problèmes pédagogiques et organisationnels multiples.
La professionnalisation du corps enseignant des trois paliers, le renforcement des cours de soutien pour les classes d'examen en impliquant walis et collectivités locales, la révision des manuels scolaires, un programme de lutte contre la fraude lors des examens et notamment le baccalauréat et d'autres axes importants de la nouvelle politique du secteur seront débattus à l'occasion de la tenue des Assises nationales de l'éducation prévues aujourd'hui et demain.
A Souk Ahras et probablement ailleurs, les avis convergent, sans passion ni vision manichéenne, vers l'indispensable thérapie pour un département reconnu par la ministre elle-même en deçà des aspirations de la nation. Le docteur Djalel Khecheb, professeur d'université et auteur de plusieurs publications sur la psychologie de l'enfant scolarisé et les études comparatives entre différentes approches pédagogiques, s'attaque au manuel scolaire : «Sous d'autres cieux, la conception du livre destiné à un apprenant qui découvre les couleurs et les mots associe psychologues, pédagogues, hommes de lettres et élite des beaux-arts. Or, on assiste en Algérie à une véritable destruction des sens élémentaires chez l'enfant par la remise de certains manuels, conçus et rédigés en quatre mois par une seule personne. Du coup, nous proposons à l'enfant des thèmes barbares choisis dans la précipitation, des dessins aux couleurs fades et des fautes d'impression et de langue.»
Dans le même contexte, un jeune enseignant du cycle primaire a été très embarrassé le jour où il a dû présenter une leçon-type devant ses collègues et l'inspecteur de la matière. Il s'est rendu compte, à ses dépens, que les cours contenus dans le livre scolaire étaient différents de ceux du manuel de l'enseignant.
Le docteur Khecheb appelle à ce que soient bannis certains comportements négatifs chez l'élève, notamment la fraude et la revendication à l'approche de l'examen du baccalauréat de la limitation du seuil des cours dispensés le long de l'année.
L'allégement des programmes en privilégiant la qualité à la quantité de l'apprentissage, la formation continue des enseignants et la coordination entre les trois paliers font partie de l'approche de M. Khecheb.
S'agissant de l'humanisation de l'école, nombre de parents d'élèves préconisent l'implication de psychologues dans le secteur pour mieux comprendre l'élève, voire programmer des séances de formation en psychopédagogie au profit du corps enseignant. D'autres encore plaident pour l'allégement du volume horaire et c'est M. Madani, enseignant à l'école Malek Ibn Anes, qui le conforte par ses propos : «Il n'est pas rare de surprendre trois à quatre élèves en train de ronfler l'après-midi à cause de la fatigue.»
Kamel Boutouba, médecin et membre de l'Association des parents d'élèves, part du même principe pour souhaiter que les nouvelles réformes tiennent compte de l'aspect psychologique de l'enfant : «Il existe des élèves introvertis et souffrant de difficultés imperceptibles ayant des effets néfastes sur leur scolarité. Le milieu familial ou les comportements maladroits de la part de quelques enseignants à l'intérieur de la classe peuvent être à l'origine de l'échec scolaire (…). Le complexe peut être surmonté parfois dès la première séance avec un spécialiste.»
Le baccalauréat est l'examen qui couronne douze ans d'étude. Il n'est plus permis de badiner avec les surveillants mobilisés en force lors des épreuves et eux-mêmes encadrés par une équipe de superviseurs. A Souk Ahras, les toilettes ont été placées sous haute surveillance pour la dernière session, si bien que certains candidats malintentionnés ont rédigé des lettres d'indulgence sur leurs copies d'examen en signe d'échec de toute tentative.
Dans la commune de H'nencha, un lycée ouvert depuis seulement trois ans a créé la surprise avec un taux de réussite de 70%. Le secret de cet exploit inattendu, c'est le proviseur du lycée, en l'occurrence Touhami Lakhdairia, qui le livre : «J'ai joué sur l'affabulation dans les sanctions prévues pour les fraudeurs le jour du baccalauréat afin d'amener mes élèves à redoubler d'efforts et ne pas envisager d'autre alternative…»
Les grèves cycliques, cet autre phénomène qui colle immanquablement au secteur de l'éducation serait, présume-t-on, l'une des causes des maigres résultats au baccalauréat. «Nous avons une classe d'examen qui n'a pu achever qu'une assimilation réelle de 25% du programme car les élèves, déjà découragés par les grèves, ont quitté les bancs des lycées dès le mois d'avril à la faveur des cours particuliers», nous confie un autre proviseur.
L'heure est au dialogue et à la concertation, si l'on se fie aux déclarations de Moncef Khadraoui, membre du bureau de wilaya chargé de l'organique au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) : «Nous privilégions le dialogue à toute autre forme de contestation dans la mesure où la tutelle, tant à l'échelle locale que nationale, demeure à l'écoute des préoccupations des travailleurs du secteur. Mieux encore, dans une de ses déclarations, dans un esprit de continuité, la ministre a annoncé l'adoption de tous les accords conclus avec son prédécesseur.» Le même syndicaliste préconise la révision du mode de déroulement des examens de fin d'année, la lutte contre la triche qui porte atteinte à la crédibilité de l'enseignement et prédit le chaos dans le secteur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.