La tension qui a concerné certains produits agricoles n'est pas liée à une pénurie, mais à l'effet psychologique que l'approche du mois de Ramadhan provoque chez les consommateurs. Telle est l'explication fournie par Amar Assabah, directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, concernant la flambée des prix qui intervient chaque année à quelques jours du mois sacré. « Les produits sont disponibles et en quantité suffisante », tient à souligner M. Assabah, qui signale au passage que les agriculteurs, conscients de cette situation, avaient fait en sorte que la production soit plus importante que d'habitude en prévision du mois de Ramadhan. D'après lui, la hausse des prix ne concerne pas tous les produits, mais uniquement ceux très demandés par la population, à savoir la courgette, la tomate, le poivron et la laitue. Selon notre interlocuteur, si les consommateurs se comportaient normalement à l'approche de Ramadhan et n'étaient pas pris d'une fièvre d'achat, les commerçants ne mettraient pas le feu aux prix, et d'ajouter que durant la même période, l'année dernière, « le phénomène de la hausse des prix n'a pas eu lieu ». En somme, les fluctuations de la mercuriale, constatées ces jours-ci dans différentes surfaces de vente de fruits et légumes, sont dues à une situation conjoncturelle liée au mois de jeûne si on se réfère aux déclarations de M. Assabah. Ce dernier rappellera que des observatoires avaient été mis en place l'année dernière et qui inspectent régulièrement le marché pour prendre la température et surveiller la distribution de la production par rapport à la demande. Ces observatoires sont composés de représentants du ministère du Commerce, du ministère de l'Agriculture et des Conseils interprofessionnels des filières de produits agricoles. « Ce dispositif de suivi et d'évaluation a constaté que la production était disponible », dira à ce propos M. Assabah. Celui-ci reconnaît toutefois que la hausse des prix n'est pas à mettre uniquement sur le compte de la fringale qui s'empare des Algériens la veille du mois de carême, même si celle-ci provoque un déséquilibre entre l'offre et la demande, entraînant du coup une augmentation vertigineuse des prix de certains produits très prisés par les consommateurs. La désorganisation du circuit de commercialisation où interviennent au minimum quatre acteurs, parmi eux l'agriculteur, le mandataire et le commerçant détaillant, contribue lourdement à perturber la mercuriale des fruits et légumes au grand dam des citoyens. Actuellement, il n'y a que des opérateurs économiques privés qui interviennent dans le marché des fruits et légumes après la disparition des organismes publics. La production de certains produits agricoles a augmenté ces dernières années entre 4 à 5%. En dehors des céréales, elle couvre à 100% les besoins de la population algérienne, selon M. Assabah.