Le gouvernement envisage de recourir à des «importations d'appoint» de certains produits de large consommation (viandes rouges, citrons…) pour contenir la flambée des prix durant le mois sacré. L'annonce a été faite hier matin sur les ondes de la chaîne III, par le directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture, Amara Assabah. Il s'agit, selon ce responsable, d'une opération «ponctuelle» pour l'importation de quantités «très modestes» de certains produits de large consommation afin de combler les besoins de la population durant le mois de Ramadhan. «Ces importations d'appoint ne devront pas perturber la balance commerciale agricole», soutient-t-il. Parmi les produits de large consommation à importer, il y a les viandes rouges dont les besoins sont estimés à 300.000 tonnes. Amara Assabah a assuré, sur sa lancée, que l'Algérie n'a pas besoin de recourir à des importations massives, car la production agricole nationale a été parmi les meilleures durant cette saison. Il a donné l'exemple de la production de la pomme de terre qui a progressé de 30% pour l'arrière-saison. «Nous avons une bonne production en pomme de terre. La production de l'arrière-saison a dépassé un million de quintaux. Les prévisions pour les primeurs dépassent les 90.000 tonnes. Les prix sont acceptables et tournent autour de 30 dinars le kilo. Parfois moins dans les marchés populaires», a-t-il déclaré. Et d'enchaîner : «les dispositifs de régulation que nous avons mis en place tendent à rassurer les agriculteurs -au point- que la surface de culture de pommes de terre a augmenté de 10.000 hectares». Pour les autres cultures maraîchères, la production nationale devra couvrir largement les besoins de la population. La production des dattes a été aussi bonne durant cette saison. Elle a enregistré 6,5 millions de quintaux en 2009, soit 8 % de plus que la saison précédente. L'Algérie n'importe plus de blé dur Concernant les céréales, il a révélé que toutes les importations de blé dur sont à l'arrêt. Les stocks de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) devront suffire pour satisfaire les besoins nationaux. «Il n'y a pas de risque de rupture de stocks. Pour le moment, l'OAIC n'importe pas du bé dur. Pour l'avenir, on verra», a-t-il précisé. Selon lui, la production céréalière nationale progresse d'année en année comme en témoigne la croissance de la surface cultivée consacrée aux céréales. La surface cultivée a ainsi progressé de 2% cette année pour atteindre 3,305 millions d'hectares. «Cette hausse de la surface cultivée a profité surtout au blé», affirme Amara Assabah. Chute sensible de la production de l'huile d'olive La production de l'huile d'olive a sensiblement chuté, perdant 1 million de quintaux par rapport à la saison dernière. «Il y a des insuffisances en matière de conduites culturales. L'olivier à l'huile est essentiellement de type familial. Nous n'avons pas de grandes exploitations, elles n'existent qu'à quelques rares exceptions. S'ajoutent à cela les conditions climatiques», a-t-il signalé. 10.000 agriculteurs ont bénéficié du crédit RFIG Autre annonce faite par le directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture -est l'octroi de 10.000 crédits RFIG aux agriculteurs durant cette saison agricole- pour un montant total de trois (3) milliards de dinars. Le crédit RFIG- lancé par la BADR- est destiné au financement du secteur agricole et des activités annexes. Le prêt à taux bonifié RFIG a une durée d'une année pouvant être prorogée de six mois, ceci en cas de force majeure. Ce prêt a pour but d'encourager les exploitations agricoles individuelles ou collectives, les coopératives, les groupements, les associations et les fédérations agricoles de large consommation. Il est destiné au financement des acquisitions d'intrants nécessaires à l'activité des exploitations agricoles, d'aliments de bétail, de moyens d'abreuvement, de produits médicamenteux vétérinaires, de produits agricoles à entreposer dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Ce dispositif financier tend également au renforcement des capacités des exploitations agricoles comme l'amélioration du système d'irrigation (mobilisation et utilisation économe des eaux...), l'acquisition de matériels agricoles dans le cadre du crédit leasing, la construction ou la réhabilitation des infrastructures d'élevage et de stockage au niveau des exploitations agricoles et la construction ou l'installation de serres et le repeuplement ou peuplement des étables, des bergeries et des écuries. Cependant, la bonification du taux d'intérêt reste tributaire du remboursement du prêt octroyé à l'échéance d'une année. A défaut, le paiement des intérêts (en plus du capital) sera à la charge du bénéficiaire qui ne pourra, par conséquent, solliciter un nouvel emprunt l'année suivante.