Le séminaire national sur l'enseignement du Droit international humanitaire (DIH), qui s'est déroulé du samedi au lundi à la faculté de droit d'Alger, a été sanctionné par la création d'un centre national spécialisé dans le DIH qui sera rattaché à la faculté de droit d'Alger. Le doyen de la faculté de droit d'Alger, M. Tounsi, a promis de doter le futur centre des équipements nécessaires et invité les séminaristes à préparer, d'ores et déjà, un règlement intérieur du centre. Ce dernier, de l'avis des doyens des facultés de droit présents, doit constituer l'interlocuteur auquel s'adressera le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Autre mission, explique le conseiller régional du CICR, M. Atlam, le centre doit rassembler, mais aussi coordonner les travaux et les approches effectués par les enseignants algériens dans la matière du DIH. Le doyen de la faculté de droit d'Alger, sur proposition du président de la délégation du CICR à Alger, prévoit que le centre sera opérationnel dès septembre 2006. Durant la table ronde, les professeurs et doyens ont exprimé la nécessité majeure d'enseigner le DIH durant le magistère puis à la licence, voire au niveau primaire, comme moyen d'éducation. Omar Saâdallah, éminent professeur en DIH, explique : « Les droits de l'homme sont un patrimoine universel qu'il faut protéger. Comment peut-on appliquer la Convention de Genève, ratifiée par 192 pays, sans enseigner le DIH ? » Pour le conseiller Atlam, les catégories censées connaître le DIH sont les magistrats, les diplomates, les parlementaires et les soldats. Les filières que doit cibler l'enseignement du DIH sont, réaffirment les professeurs, le droit, la chariâ, les sciences politiques et l'information. Le chef de la délégation du CICR à Alger s'est montré satisfait, car le DIH dans les facultés algériennes est passé du stade de la « diffusion » à celui de l'« intégration ». Le chargé de la communication du CICR, M. Sadri, a soulevé les problèmes de la documentation et du manque d'outil de recherche auxquels sont confrontés les enseignants du DIH. « Nous sommes en train d'élaborer le premier ouvrage algérien en DIH en arabe », a-t-il déclaré. M. Atlam relève, pour enrichir la documentation en arabe, la nécessité de traduire l'ensemble des arrêtés de jugement délibérés par le Tribunal pénal international (TPI). Il a annoncé, aussi, l'organisation d'une conférence maghrébine pour les enseignants du DIH. Prenant la parole, des étudiants en magistère déplorent les difficultés d'accès aux informations concernant les pratiques militaires et leurs relations avec le DIH. D'autres soulèvent la place qu'occupent les textes de la réconciliation nationale par rapport au DIH. A noter que l'Algérie n'est pas membre du TPI.