A Souk Ahras, les sports équestres remontent loin dans l'histoire et l'élevage des chevaux, bien que limité depuis peu à certaines zones, est apprécié, à juste titre, comme un signe d'opulence et d'authenticité. L'hippodrome de la ville offrait jusqu'aux premières années de l'indépendance des spectacles de fantasia et de courses de chevaux et plaçait ainsi Souk Ahras parmi les rares contrées du pays où la majorité des fermiers possédaient au moins un cheval. L'hippodrome sacrifié au profit du cartel du foncier apparu en force dans les années 1970 et les éleveurs convertis en fonctionnaires, seuls les confins de la région de Drean avec celles de M'daourouch et Merahna gardent jalousement les rares spécimens des chevaux barbes et arabes qui faisaient leur fierté des siècles durant. Conscients de cet héritage tombé en désuétude, les membres de l'académie sportive de Souk Ahras viennent paver le chemin devant le retour en force de l'équitation dans l'un de ses fiefs. Le club créé depuis seulement quelques années compte d'anciens cavaliers, des amateurs qui viennent découvrir le plaisir de monter à cheval et surtout une école qui compte des dizaines d'enfants et d'adolescents épris de ce sport aux qualités incommensurables. Nourredine Doghmani, le président du club est l'une des rares personnes qui militent pour pérenniser l'histoire de ces sports séculaires, longtemps sacrifiés sur l'autel de l'indifférence. «L'engouement constaté lors des inscriptions des adhérents chez la population juvénile et la régularité des jeunes cavaliers lors des entraînements nous a encouragés à persévérer dans la même voie, à savoir l'organisation des spectacles et des compétitions locales ainsi que le regroupement lors des différentes manifestations des amateurs et autres profanes pour des montées d'essai avec l'assistance des cavaliers professionnels. Et je peux dire que nous avons réussi déjà à atteindre l'effet escompté en matière de popularisation des disciplines affiliées à ce sport. La gent féminine, plutôt réticente pour conquérir un terrain initialement acquis à l'homme, est représentée parmi nous», a-t-il déclaré. Des randonnées équestres, il dira que l'objectif est tout autre : «Nous avons invité des jeunes écoliers, des visiteurs venus des wilayas limitrophes et des séminaristes à emprunter les zones forestières de la wilaya dans un but touristique, car peu de gens connaissent les sites paradisiaques de Aïn Zana, de Mechroha…et l'euphorie était au rendez vous-même chez les gens natifs de la wilaya de Souk Ahras.» Un club capable de susciter l'émulation chez d'autres.