Plusieurs associations et clubs sportifs de la wilaya sont dans une disette chronique faute de moyens financiers, alors que d'autres puisent à satiété. Englué, à l'instar des autres wilayas du pays, dans ses problèmes récurrents tels que le manque de moyens financiers et l'absence de structures, le secteur de la jeunesse et des sports se distingue à Souk Ahras par la généralisation du mécontentement et les échanges des accusations entre partenaires. En football, c'est l'une des saisons la plus maigres de la décennie. Les équipes de Merahna, Sedrata, Taoura, M'daourouch, Mechroha, celles du chef-lieu et bien d'autres se sont retrouvées au bas de l'échelle des équipes de leurs divisions, sinon ont carrément quitté leurs divisions pour celles inférieures. C'est à Bouchegouf (Guelma) ou El Ouenza(Tébessa) que les joueurs de Souk Ahras disputent leurs rencontres, au vu des stades de la wilaya qui sont en chantier dans leur majorité, et celui du complexe Badji Mokhtar réservé aux clubs élites qui n'ont pas encore vu le jour. Des déplacements contraignants à plusieurs égards. «Les déplacements réguliers vers d'autres wilayas démoralisent nos joueurs qui restent privés de leur public local et augmentent les charges liées aux frais de déplacement et de restauration. Les six millions de dinars ne peuvent à elles seules couvrir toutes nos dépenses et c'est là la pierre d'achoppement de tous les autres clubs de football (…) nous reconnaissons, toutefois, aux responsables leur volonté de nous aider, là où les autres notamment les investisseurs locaux et les entrepreneurs, se dérobent», a déclaré Hidri, le président du CSHA (Club Sportif Hamma Loulou) qui vient de quitter l'Inter-Régions pour la Régionale 1. La même situation a été vécue par les autres clubs. Notre interlocuteur fera preuve d'une grande objectivité en énumérant les causes de l'échec de son équipe, en disant: «Il fait reconnaître que nous sommes aussi responsables dans cette situation ; nous avons recruté des joueurs venus d'autres wilayas et dont la prise en charge s'est avérée onéreuse pour l'équipe.» Abderrahmane Ahmidani, le directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Souk Ahras, n'y voit que réussite et bonne santé. «Toutes les équipes de football de la wilaya se portent bien et les montants des subventions sont meilleurs, comparés à d'autres wilayas.» Il refuse, par ailleurs, d'inclure le problème des stades dans le canevas des contraintes. «Personnellement, je ne crois pas que les clubs qui sont en difficulté soient affectés par les déplacements (…) c'est beaucoup plus les problèmes internes dans lesquels ils se démènent», a-t-il conclu à ce sujet. C'est l'argent qui manque le plus Le hand-ball, une fierté de la wilaya de Souk Ahras, est sur une zone de turbulence à cause d'une saison plutôt svelte en performance. Le président du HCSA (Hand-ball Club de Souk Ahras), équipe hissée trois fois en excellence, patauge dans les problèmes. Foued Boucherika, son président, nous livre ici son avis: «Le wali et le directeur de la jeunesse et des sports nous ont fortement soutenu moralement et matériellement mais les moyens financiers mis à la disposition du club sont en deçà de ses besoins. C'est la faute aux sponsors qui sont inexistants dans notre wilaya. Cela dit nous avons atteint d'autres objectifs cette saison : la création de l'école pour les jeunes talents, entre autres.» En sports individuels, Noureddine Doghmani, fondateur de l'académie sportive, une école pionnière qui vient de lancer des disciplines nouvelles, notamment le tir à l'arc, la badminton, le cyclisme avec spécialités contemporaines, l'aviron… soulève un phénomène inquiétant pour l'éthique du sport amateur à Souk Ahras : «Certains de nos confrères dans les autres disciplines puisent dans les fonds de wilaya autrement dit l'argent de l'Etat destiné aux jeunes disciples, pour dégager illégalement un chapitre fictif pour les salaires du staff dirigeant dont les membres sont officiellement des bénévoles.» Il estime qu'en plus du caractère pénal du délit, ses répercussions ont été récemment ressenties chez les volontaires qui activent dans d'autres associations sportives. Moins exigeante en matière d'aide financière est l'académie citée plus haut, mais qui souhaiterait, à son tour, une meilleure implication des investisseurs pour un éventuel sponsor. Les judokas de l'ESSA sont en disette chronique et ils le crient sur tous les toits. Pas d'argent et même pas un tatami. On y compte les meilleurs sportifs de la wilaya qui n'ont pas l'habitude d'arpenter les couloirs des responsables ou de faire le pied de grue devant les permanences des partis politiques et autres nababs véreux. Résultat: un essoufflement programmé et une avalanche d'arguments fallacieux. «J'appréhende la remise d'un tatami au profit de ce club à cause de l'exiguïté de la salle (…) il y a risque d'empiler des pièces du tapis sportif l'une sur l'autre et causer ensuite des accidents chez les jeunes enfants», a expliqué le DJS. Ce dernier a déclaré à El Watan que les prochaines années seront celles de la réception de plusieurs projets d'envergure notamment un pôle sportif au POS 9, des stade à M'daourouch et Sedrata, des piscines semi-olympiques dans plusieurs daïras, l'achèvement des travaux du stade de la cité Ahmed Loulou et des stades Mateco en gazon artificiel.