Les championnats du monde d'athlétisme juniors, qui se sont achevés dimanche dernier aux Etats-Unis, ont été dominés par le pays organisateur, qui a conservé sa suprématie. En deuxième position, on retrouve le Kenya, suivi de l'Ethiopie. Au cours de cette édition, que peut-on dire de la participation algérienne si ce n'est qu'elle a été discrète. Sur 11 engagés, seuls Ali Messaoudi et Yasser Triki avaient décroché leur billet pour la finale. Le premier cité, Messaoudi, a terminé 8e au 3000m steeple (8'46''20), le second a déclaré forfait pour cause de blessure. A Eugene, les juniors algériens ont moins brillé par rapport à l'édition de Barcelone 2012, qui a été marquée par deux finalistes, à savoir Bilal Tabti 5e au 3000m steeple (8'32''08, record d'Algérie), Mohamed Belbachir (7e au 800m en 1'46'70). Malheureusement, depuis ces distinctions, nos deux finalistes juniors de Barcelone n'ont pas encore «explosé» en seniors, malgré leur brillante performance enregistrée dans la catégorie inférieure. Les juniors algériens qui ont participé aux Mondiaux d'athlétisme 2014 vont sans doute suivre le parcours de leur prédécesseur. Il faut juste remonter dans les bilans de la participation de nos élites juniors aux différents Mondiaux juniors et cadets pour constater la déperdition et la stagnation. Ces dernières sont dues à plusieurs causes. Les athlètes Imed Touil et Abderrahmane Anou, respectivement champion du monde juniors (2008) et vice-champion du 1500m (2010) font du surplace. Pour preuve, ils n'ont même pas réussi à réaliser les minima pour leur participation à Marrakech. L'exemple Morceli Autant dire que les places de finalistes ou même de médaillés aux Mondiaux juniors ne sont guère une référence. Les années passent et repassent. Où est passé Houssam Rouabhi qui a terminé 8e lors de la finale du 10 000m en Pologne ? Qui se souvient du junior Miloud Abaoub qui a décroché la médaille de bronze aux Mondiaux de 1996 qui ont eu lieu à Sydney ? Sans oublier d'évoquer aussi le nom de la sprinteuse Souheir Bouali, 4e sur 200m aux Mondiaux 2008. Cette dernière ne fait plus parler d'elle en seniors, pourtant Bouali (24 ans) détient trois records nationaux juniors du 100m (11''6'1) du 200m (23' 55) et du 400m (54'14''). Faut-il rappeler que Noureddine Morceli, sacré vice-champion du monde junior du 1500m au Canada 1988, est devenu trois ans après champion du monde seniors du 1500m à Tokyo (1991) ? Morceli a montré la voie à Saïd Guerni Djabir (3e sur 800m aux Mondiaux seniors, 1999), champion du monde du 800m (2013), et 3e aux JO de Sydney, ainsi qu'à Taoufik Makhloufi, champion olympique du 1500m à Londres. Saïd Guerni et Makhloufi n'étaient pas connus dans la catégorie juniors, à l'instar des championnes olympiques Hassiba Boulmerka (Barcelone 1992), Benida Merah (Sydney 2000), et Ali Saïdi Sief (vice-champion olympique 2000). Le sauteur en hauteur, Abderrahmane Hammad, médaillé de bonze aux JO de Sidney, était aussi au top en seniors et non pas en juniors. Ces ex-champions algériens qui seront difficiles à remplacer avaient subi une préparation digne de ce nom. Toute la différence est là.