L'athlétisme algérien est en danger de mort puisque après le départ à la retraite de Hassiba Boulmerka, Nouria Benida Merrah et Saïd Guerni, cette discipline est en constant déclin. La médaille de Nouria sur 1 500 m lors des Jeux Olympiques de Sidney et celle de Saïd Guerni sur 800 m à Paris, furent le dernier événement enregistré sur le grand livre de l'histoire de cette discipline dans laquelle notre pays a longtemps inscrit son nom en lettres d'or. Ces maîtres et ses reines incontestés des pistes furent les dernières idoles d'une génération. Noureddine Morceli fut le maître absolu du 1.500 m qu'il dominera près d'une décennie glanant plusieurs médailles et s'adjugeant la Golden League entre autres. L'athlétisme national est miné par de nombreux problèmes tels que le départ de plusieurs athlètes qui ont préféré émigrer sous d'autres cieux ainsi que nos meilleurs techniciens. Outre les pays européens, certains athlètes et techniciens ont choisi le Golfe qui a évolué sous les couleurs du Bahreïn, Qatar, Arabie saoudite lors des derniers jeux Olympiques en s'adjugeant des médailles d'or. Les récents championnats du monde juniors, qui viennent de s'achever dans la ville canadienne de Moncton (19-25 juillet) illustrent parfaitement le déclin de l'athlétisme national qui s'est contenté de la 17e place après avoir glané une seule et unique médaille d'argent par le biais de Abderrahmane Anou qui a pris, jeudi soir, la deuxième place de la finale du 1500 m. Notre représentant Anou a réalisé 3:38.86, devancé par le Kenyan Caleb Mwangangi Ndiku, vainqueur de la course en 3:37.30. Le Qatari Mohamad Al-Garni (3:38.91) complète le podium. L'enfant de l'OCA, lui-même pris en charge par son père, un produit de l'OCA, ce conservatoire des sports, n'a pas caché sa satisfaction après cette grande performance. «Ce fut une course tactique. J'étais juste près du groupe, parce que je sais que mon finish est très fort. C'est comme ça que j'ai eu la deuxième place. J'ai été très heureux lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée. J'ai travaillé dur pour améliorer mes performances. La prochaine fois je viserai la médaille d'or», a déclaré l'enfant de Badjarah à l'issue de la course. 12 athlètes ont pris part à la finale du 1 500m dont cinq africains. Pour rappel, la sélection algérienne d'athlétisme était présentée par 13 athlètes, dont trois filles, aux joutes de Moncton.. L'objectif tracé par la direction des jeunes talents de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA) est «l'obtention de résultats honorables et disputer le maximum de finales». Malheureusement, seul Anou a tiré son épingle du jeu, épargnant ainsi à l'Algérie une véritable catastrophe. Les Krim concours de la hauteur, Sadam Zergui (1 500 m), Saloua Bouakria (800 m), Nawal Yahi et Nabila Chaib Draa (3 000 m steeple), Mohamed Merbouhi et Mansour Haraoui 10 000 m et tous les autres ont échoué aux portes de la compétition. L'autre Algérien engagé dans l'épreuve du 1 500m, Sadam Zergui a été éliminé après avoir la 11e place de la série 3, avec un chrono de 3:49.27, loin de sa propre performance (3:47.50). Zergui a obtenu le 28e temps sur 32 concurrents. La première place de sa série est revenue au Kenyan Caleb Mwangangi Ndiku (3:42.32. Il est bon de rappeler, que dans l'histoire de ces Mondiaux juniors, l'Algérie s'est distinguée par la spécialiste du triple saut, Baya Rahoui (médaille d'or à Aix-les-Bains en 1998), Imad Touil (médaille d'or sur 1500 m à Bydgoszcz en 2008), Noureddine Morceli, médaillé d'argent dans l'épreuve reine du 1 500 m à Sudbury (Canada 1988), et par Miloud Abaoub qui a remporté la médaille de bronze sur 1 500 m lors des 6es Championnats du monde qui se sont déroulés à Sydney en 1996. Depuis leur création en 1986, les Mondiaux juniors sont devenus le rendez-vous par excellence qui permet l'émergence des futurs champions. Actuellement, la grogne règne au sein de certains responsables, dirigeants et ligues qui pensent que la représentation algérienne a été catastrophique puisque les athlètes engagés au nombre de 13 n'ont guère été à la hauteur malgré les moyens mis à leur disposition. Ils estiment que la préparation de ces athlètes n'a guère été adéquate. Ils ne comprennent pas pourquoi certains athlètes, qui s'entraînent toute l'année et qui sont logés et nourris aux frais de la fédération, n'ont pas rempli leur contrat. Plusieurs intervenants dans le domaine de l'athlétisme réclament des comptes pour mettre fin à cette situation. N. B.