La wilaya a décidé de faire expertiser les immeubles touchés par le séisme. Près de 2000 logements sont concernés par l'opération, confiée au CTC. «Trois équipes du CTC (organisme de Contrôle technique de la construction) sont à pied d'œuvre depuis hier pour expertiser 2000 logements. C'est à partir de ces expertises qui que nous allons connaître les priorités. Les familles des immeubles dont la vulnérabilité est avérée seront immédiatement relogées», promet le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, lors d'une conférence tenue hier, en marge de l'opération de relogement des 424 familles d'un bidonville d'El Hamiz à Larba (Blida). Aucune commune ne devrait être exclue de cette opération que mènera, sous le contrôle du maître d'ouvrage (la wilaya), le CTC, mis déjà à contribution au lendemain des catastrophes qui ont touché la capitale (inondations de Bab El Oued en 2001 et séisme de 2003). «Les habitants de La Casbah, de Bab El Oued et de Belouizdad sont des citoyens. Nous ne voulons pas qu'il y ait mort d'homme. Les six personnes mortes n'ont pas succombé à cause des immeubles qu'ils occupent. Le relogement des familles vivant dans des immeubles menaçant ruine (IMR) se fera après chaque dossier ficelé par le CTC dont les effectifs pourront être renforcés», assure M. Zoukh. Selon des sources de l'organisme public, «le gros du travail d'expertise est fait, il suffit d'analyser les milliers de fiches». Selon notre source, l'organisme, qui dispose d'une centaine d'ingénieurs pour la seule capitale, a buté sur un écueil : les rapports alarmistes envoyés à l'Ofares n'ont pas trouvé de réponse satisfaisante. «Le gros du travail a été déjà fait par le CTC. Je pense que l'opération va bien se dérouler, d'autant que c'est Mohamed Smaïl (ancien directeur du logement et actuel conseiller du wali) qui chapeautait déjà à l'époque le travail», dit-on. Pas de date pour la prochaine «rahla» L'opération de relogement, qui a connu un coup d'arrêt durant le mois de Ramadhan, vient d'être relancée. En plus de la prise en charge d'une soixantaine de familles de Bologhine relogées à Chaïbia (Ouled Chebli), l'administration de la wilaya s'est intéressée aux occupants du bidonville d'El Hamiz. Les familles exclues de la «rahla» dans ce dernier site ont déposé des recours. «J'en ai examiné 15 sur place. Il s'agit surtout de familles exclues par le filtre (fichier national) ou pour éclatement de famille», précise le président de l'APC, Lyes Gamgani, dont les services ont recensé six sites de baraques accueillant 1300 familles. 600 baraques rasées Le bidonville a retardé la livraison d'un lycée achevé depuis près de deux ans. Cet établissement de 1000 places devrait être ouvert dès la prochaine rentrée. M. Zoukh a pressé l'entreprise, déjà sur le chantier, de lancer les travaux dès aujourd'hui (clôture, réfection, etc.) «La commune de Dar El Beïda dispose de deux lycées seulement. Le quartier d'El Hamiz n'en a pas. Notre APC est obligée d'allouer chaque année une enveloppe d'un milliard de centimes pour transporter 600 lycéens du quartier vers le lycée Abane Ramdane (Mohamadia). La carte scolaire sera révisée dans cette partie de la commune, puisqu'en plus de scolariser les lycéens du quartier, les autres écoles et CEM ne recevront plus les élèves du bidonville», a déclaré M. Gamgani. Le wali ne s'est pas risqué à avancer une échéance pour la prochaine opération de résorption de l'habitat précaire. Il s'est contenté de dire que les commissions de daïra poursuivent l'examen des listes. «Un seul dossier peut nous bloquer. Nous ne voulons léser personne», précise M. Zoukh. Au site de Larba comme à Chaïbia et Rouiba, la population s'est plainte de l'absence de commodités (inexistence des réseaux d'AEP et d'électricité, absence de transport et d'équipements de proximité tels que dispensaire, locaux commerciaux fermés). Quelque 6000 familles ont été déjà relogées depuis le début des opérations : 1040 ont bénéficié d'un logement social participatif (LSP) et 4700 autres de type social locatif (LSL). «Nous avons relogé 30 000 familles, si on prend 5 membres par ménage en moyenne. Toutes les familles exclues ont le droit de faire un recours. Qu'on laisse seulement travailler les commissions dans la sérénité», relève le wali, qui affirme que ses services ont fait démolir 600 habitations précaires. Selon M. Zoukh, les présidents d'APC qui ne signalent pas les habitations précaires sont «complices» des personnes qui se trouvent en infraction à la loi.