Erigée à la mémoire de Moh Achour Belghezli, journaliste et détenu du Printemps berbère d'avril 1980, la stèle en question est dans un état de dégradation avancée. La stèle érigée, dans la ville de Tizi Ouzou, à la mémoire du journaliste, Moh Achour Belghezli, et une assimilée de presse, Dalila Dridèche, assassinés par les hordes intégristes en 1996, est dans un état de dégradation avancée. Elle est dans un état d'abandon depuis années. D'ailleurs, nombreux sont ceux, même les hommes de la corporation, qui ne savent pas qu'il s'agit d'une stèle à la mémoire d'un journaliste alors que ce monument est situé dans un endroit qui donne sur une rue très fréquentée, notamment par les étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Et pour cause, les alentours de la stèle sont devenus un véritable dépotoir. Les lieux sont souvent jonchés de toute sorte de détritus et d'emballages de boissons alcoolisées. La faïence du monument a été arrachée en plusieurs endroits. On arrive à peine à lire ce qui est écrit sur la plaque commémorative car, celle-ci est sérieusement endommagée et pleine de graffitis. Des riverains, outrés par cet état de fait, dénoncent cet abandon dont fait l'objet la stèle d'un homme connu pour son militantisme pour la cause amazighe et son dévouement pour le combat démocratique. «Comment peut-on laisser à l'abandon une stèle à la mémoire d'un journaliste, détenu du Printemps berbère d'avril 1980 et homme progressiste qui a été assassiné pour ses idées et son combat ? C'est scandaleux de voir ce monument dans cet état. Moh Achour Belghezli mérite-t-il une autre mort que celle qui l'a ôté à ses enfants laissés en bas âge ? Les autorités ont-elles, un jour, songé à honorer la mémoire de ce militant des causes justes ?», s'interroge un confère et ami du défunt. «Les pouvoirs publics ont attendu 21 ans pour baptiser un petit jardin public en nom de Tahar Djaout comme si cet illustre homme, tout comme Matoub Lounès, ne mérite pas que son nom soit porté par un grand édifice public de la ville», déplore-t-il encore. Par ailleurs, rappelons que Moh Achour Belghezli était journaliste à l'hebdomadaire «Le Pays-Tamurt» qui paraissait à Tizi Ouzou, avant d'ouvrir une boite de communication au chef-lieu de wilaya. Il a été assassiné le 17 février I996, à l'âge de 36 ans, avec sa secrétaire. Il a été ravi aux siens quelques mois après Saïd Tazrout, chef de bureau du quotidien Le Matin.