La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader de l'autre côté de la frontière algéro-tunisienne. Les groupes terroristes, revigorés par ce qui se passe en Libye et alimentés en grandes quantités d'armes libyennes, multiplient les attaques contre l'armée tunisienne. Ainsi, dans la nuit de samedi à dimanche, un militaire tunisien a été tué dans une attaque contre une caserne à Sbeïtla, au centre-ouest de Tunis, ont indiqué les ministères tunisiens de la Défense et de l'Intérieur dans un communiqué commun. «Un militaire a trouvé la mort dans une attaque par un groupe armé survenue la nuit de samedi à dimanche contre la caserne militaire de Sbeitla», a rapporté l'agence tunisienne d'information TAP, reprise par l'APS. La même source a précisé qu'un citoyen qui subissait un contrôle de papiers a également été blessé lors de cette attaque. Celle-ci a eu lieu vers 23h, est-il précisé, lorsqu'un groupe de terroristes venu à bord de véhicules tout-terrain a ouvert le feu sur le soldat en faction devant cette caserne située dans une région «chaude», où les affrontements entre forces tunisiennes et groupes terroristes sont récurrents. Il est indiqué dans le même communiqué que «les unités de l'armée nationale ont arrêté un groupe d'individus qui seraient en relation avec les assaillants». D'autres suspects ont pris la fuite et des renforts militaires ont été dépêchés dans la région pour les traquer. Outre cette attaque terroriste, un accrochage entre des militaires tunisiens et un groupe terroriste s'est produit au poste frontalier de Haïdra, à quelques encablures de la frontière algérienne. Aucune victime n'a été signalée par l'armée tunisienne, qui est en état d'alerte depuis l'attaque meurtrière, en juillet dernier, dans la région montagneuse de Chaâmbi, qui a coûté la vie à 15 de ses soldats. C'est dans cette région très accidentée et difficile d'accès que l'armée tunisienne traque des groupes terroristes se revendiquant d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Mais la menace terroriste est partout en Tunisie. En juin, la maison du ministre de l'Intérieur à Kasserine, la capitale régionale, avait été attaquée par des assaillants affidés à AQMI. Depuis la chute du régime policier de Ben Ali, la Tunisie, en pleine transition démocratique, est confrontée à un sérieux défi sécuritaire, aggravé par le chaos qui s'est installé en Libye voisine et la circulation de grandes quantités d'armes de guerre détournées par des milices armées après la chute du régime El Gueddafi. Cette menace est désormais à la frontière algérienne. Une menace prise au sérieux par l'Algérie, qui ne lésine pas sur les moyens pour aider diversement la Tunisie à y faire face. Des accords de défense ont été signés entre les deux pays. Des réunions d'évaluation de la situation aux frontières se tiennent régulièrement entre les dirigeants des deux pays. La dernière en date a eu lieu à Tébessa entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue tunisien Mehdi Jomaâ.