Les pénuries dans lesquelles se débat le secteur de l'habitat ces derniers mois risquent de s'accentuer davantage à partir de la rentrée sociale 2007/2008. Le manque ou l'indisponibilité des matériaux de construction se pose de plus en plus comme un facteur freinant l'élan du secteur du bâtiment et des travaux publics. En effet, après le ciment, dont l'indisponibilité a provoqué une flambée vertigineuse des prix, c'est le sable qui risque de subir le même sort. Ceci, en raison de la décision du gouvernement de suspendre, à partir du mois de septembre prochain, l'exploitation de toutes les sablières, pour les remplacer par des carrières d'agrégats. Si la décision de démantèlement de toutes les sablières en exploitation au niveau des lits des oueds a été bien accueillie et jugée salutaire pour la protection de l'environnement et surtout de la nappe phréatique à travers les différentes régions du pays, il n'en demeure pas moins que la formule proposée comme alternative pose encore des appréhensions. Cette alternative, rappelle-t-on, consiste à encourager et faciliter l'exploration et l'exploitation des carrières d'agrégats. Dans certaines wilayas du pays, les entreprises de construction et même les particuliers ayant lancé des chantiers affichent un certain scepticisme quant à cette nouvelle donne dont dépendra le secteur du bâtiment. Au moment où les services de sécurité multiplient leurs dispositifs pour traquer les transporteurs de sable tiré des sablières clandestines, les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à anticiper sur une pénurie prochaine de ce non moins important matériau intervenant dans le cycle de construction et de production de logements. Car, laissent-ils entendre, les carrières devant se substituer aux sablières ne sont pas encore disponibles en nombre et celles existantes déjà, ne sont pas en mesure de répondre à une demande en croissance constante en matière de sable. Dans certaines régions du pays, l'exploitation des carrières d'agrégats est confrontée à l'épineux phénomène des oppositions émanant des populations locales refusant toute installation de ce type d'ouvrage sous prétexte que les carrières d'agrégats favorisent la pollution. La wilaya de Tizi Ouzou, à titre d'exemple, illustre bien ce genre de situation non moins délicate. Il y a quelques semaines, l'Assemblée populaire de wilaya s'est vue dans l'obligation de mettre sur pied une commission d'enquête pour élucider ce phénomène des oppositions qui remet en cause l'évolution du secteur du bâtiment qui, de surcroît, connaît une nette explosion. Dans cette wilaya, tous les sites proposés par la direction de wilaya de l'énergie, des mines et de l'industrie (DEMI) pour l'exploitation de carrières d'agrégats sont confrontés à des blocages à cause de ces oppositions. La raison qui a incité, en revanche, l'APW à prendre en main cette question en chargeant les membres de sa commission d'enquêter directement sur le terrain pour connaître les tenants et les aboutissants de ces oppositions " citoyennes ", au moment où " la plus importante nappe phréatique de la région, sise sur le Sebaou est grandement menacée par l'extraction clandestine de sable ".