Quelque 160 familles de La Casbah ont été relogées. Des familles, dont certaines détiennent des actes, ont été exclues de la dernière campagne de relogement. Plusieurs familles habitant des immeubles menaçant ruine à La Basse Casbah ont été exclues de l'opération de relogement décidée à la suite du dernier séisme par les services de la wilaya. Au 7 bis, rue des Frères Ouslimani, cinq familles sont restées chez elles, alors que leurs voisins du même immeuble classé rouge ont été relogés. «Une dizaine de familles, dont certaines occupaient des terrasses ou n'avaient même pas d'acte, ont pu être relogées vendredi, alors que les vrais propriétaires ont été exclus. Sur quels critères cette opération a-t-elle été décidée ? Nous habitons sous la menace d'un effondrement imminent, d'autant plus que les escaliers, déjà chancelants et étayés avec des madriers, ont été fragilisés lors du déménagement. Faut-il qu'il y ait mort d'homme pour que les gens décident de nous prendre en charge ?», s'interroge Hakim Amari dont le père, aujourd'hui décédé, avait acquis, «en bonne et due forme» leur appartement à la fin de la Seconde Guerre mondiale. M. Amari assure avoir déposé plusieurs dossiers du social à l'APC de La Casbah. En vain. «J'ai des récépissés de mes dossiers déposés depuis plus de 15 ans au service social de l'APC. Je suis marié et suis en location. Ma mère, ancienne moudjahida, subit aussi le même sort. Pourquoi nous exclut-on, alors que d'autres qui ne disposent pas d'acte et sont venus tout récemment dans le quartier ont-ils été relogés ?», s'indigne-t-il. Il était accompagné d'une voisine, Mme Djerir, elle aussi exclue avec sa famille de l'opération qui a bénéficié à quelque 160 familles de La Casbah. Plus grave, des délinquants ont pris d'assaut l'immeuble de la rue Ouslimani pour occuper les appartements vidés et même forcer ceux toujours occupées. Il a fallu l'intervention de la police pour éloigner les squatteurs. «En plus de la peur de l'effondrement de notre immeuble ou de ce qui en reste, des jeunes drogués, connus de la police, veulent squatter les logis», signale Mme Djerir. Le président de l'APC affirme ne pas avoir les coudées franches pour prendre en charge les citoyens qui dénoncent leur exclusion d'une opération décidée à la hâte par les services de la wilaya. «Je suis à bout de nerfs. Le maire est sans prérogatives. Je ne peux rien promettre aux gens. Je suis juste un bouclier», relève, dépité, le président de l'APC, Rachid Ibadioune. A la wilaya, c'est le silence radio. Les familles comptent déposer des recours et souhaitent une prise en charge de leurs revendications : les reloger et protéger la vie des leurs. Plus de 630 familles occupant des Immeubles menaçant ruine (IMR) de six communes du centre-ville d'Alger ont commencé à être relogées depuis vendredi matin à la cité des 1032 Logements d'Ouled Mendil (Douéra). Cette opération, la dernière pour le mois d'août, s'inscrit dans le cadre de la distribution progressive des 25 000 logements sociaux locatifs aux familles issues des sites précaires qui reprendra «début septembre», a indiqué à l'APS le directeur de wilaya du logement, Smaïl Loumi. Les 632 familles qui ont bénéficié de ce recasement sont issues de 69 IMR des communes de Bologhine (194 familles), La Casbah (159 familles), Bab El Oued (141 familles), Oued Koreiche (57 familles), Kouba (53), Belouizdad (15) et Alger-Centre (13 familles), selon un communiqué de la wilaya. «Il s'agit de la quatrième et dernière opération de relogement réalisée dans le cadre du programme de recasement d'urgence des familles occupant les IMR décidé à la suite du séisme du 1er août dernier», a expliqué M. Loumi. La distribution progressive de 25 000 logements sociaux locatifs aux familles issues des sites précaires de la wilaya d'Alger, dont 5800 ont été remis à leurs bénéficiaires depuis fin juin à ce jour, reprendra «début septembre», a-t-il assuré.