Une grande foule a accompagné hier, dans la douleur et le recueillement, le journaliste Nadir Benseba à sa dernière demeure, au cimetière du village d'Irsen, dans la commune d'Ighram (80 km au sud de Béjaïa). La dépouille mortelle a été exposée au domicile familial, à Akbou, où ont convergé de nombreux journalistes, venus rendre un dernier hommage au confrère et s'associer à la douleur de sa famille. Venues d'Alger, deux journalistes femmes du journal El Mihwar ont éclaté en sanglots à leur arrivée à la maison mortuaire. Aux larmes se sont mêlés des youyous. Dehors, sous une chaleur suffocante, on échangeait les souvenirs partagés avec le défunt, alors que des télévisions privées interviewaient parents et amis de Nadir. «C'est une grosse perte pour la presse nationale», répètent des voix parmi la foule. On retient du parcours professionnel de Nadir Benseba surtout son expérience dans le défunt quotidien Le Matin et son engagement dans le SNJ et la FIJ, dont il a été le coordinateur en Algérie avant de lancer son propre journal, El Mihwar. «L'accident s'est passé vers 1h, sur la route de Zéralda. En rentrant chez lui, Nadir a été surpris par un trottoir surélevé non signalé qui n'y était pas à l'aller», nous explique, affecté mais digne, Ammi L'houcine, le père de Nadir, qui parle d'«incompétence» pour qualifier les travaux non signalés sur la route de Zéralda. «Sa voiture a fait un tonneau» ajoute, désolé, Hakim, le frère du défunt, qui témoigne à El Watan que Nadir était «doux, affable». «C'est quelqu'un qui aime partager», ajoute-t-il. Devant la maison mortuaire, la présence de la gendarmerie est remarquable. Des gendarmes régulaient la circulation routière. Parmi la foule se trouvaient le tout nouveau commandant de la gendarmerie et le chef de la sûreté de wilaya par intérim. 12h30, quatre gendarmes ont procédé à la levée du corps. La dépouille est emmenée dans une ambulance de l'hôpital d'Akbou, ouvrant un long cortège vers le cimetière d'Irsen où le défunt a été enterré sous un olivier, laissant derrière lui une veuve, trois enfants d'un, 8, et 14 ans et le souvenir d'un journaliste respecté dont on regrette profondément la disparition à l'âge de 44 ans.