La chanteuse Carole Smaha, pour son premier passage au Festival international de Timgad, a réussi là où tous les autres artistes programmés ont échoué. Elle a rempli presque 80% des gradins du nouveau théâtre de la ville de Timgad, qui a une capacité totale d'environ 10 000 spectateurs. Toute cette audience était venue pour voir en chair et en os la sulfureuse Libanaise et écouter ses chansons au large succès. Son entrée sur scène a suffi pour déchaîner les passions. Ses fans étaient scindés en deux camps. Les hommes l'admiraient et les femmes la jalousaient. Une jalousie naturelle, qui ne les a pas empêché de chanter en chœur ses chansons apprises par cœur. L'ouverture du bal s'est faite tout en sentiments avec son dernier titre Ihsass, extrait de l'album éponyme. Puis, comme un passage obligé, elle a interprété Tallaâfih, son tout premier titre et grand succès, avec un tempo lent et un arrangement encore plus oriental avec l'introduction du «qanoun», suscitant l'émotion du public au bord des larmes. Carole Smaha, faisant preuve d'une grande humilité, était disponible pour ses fans. Elle leur demandait à chaque fin de titre ce qu'ils voulaient écouter, pour s'exécuter ensuite. Ainsi, elle a chanté pas moins de 10 titres dont un titre dédié à la Palestine, aux enfants de Ghaza. Passage obligé de tous les artistes sensibles à la cause palestinienne et aux massacres perpétrés par Israël. En arrière-fond de la scène, le drapeau palestinien et entre ses mains l'incontournable keffieh, qui s'est imposé comme l'emblème de cette 36e édition du festival de Timgad, placée sous le slogan : «Timgad, Ghaza». A la fin de sa prestation, la chanteuse libanaise n'a pas manqué d'encenser l'initiative algérienne en faveur de Ghaza. C'est donc une opération marketing réussie pour le commissariat du festival qui, pour rappel, a reçu l'ordre de la Présidence de reverser les bénéfices de cette édition aux Ghazaouis, moins de 72 heures avant le début des festivités. Selon Samir Meftah, directeur de la communication de l'ONCI, le festival de Djemila, qui se déroulera du 14 au 23 août, sera lui aussi dédié à la cause palestinienne. En guise de clôture, «El hadja» Zahouania, dans un rythme soutenu, a fait danser toute la tribune pendant trois longs quarts d'heure. Le keffieh palestinien en guise de foulard donnait l'impression qu'elle s'est mise au hidjab, mais rien de cela puisque cinq minutes après, déployant ses longs cheveux noirs et dodelinant la tête, elle exécute des pas de danse qui n'ont laissé personne indifférent. Trois quarts d'heure durant, tous les présents en dehors de officiels se sont mis à danser et les plus timides ont même osé bouger un peu la tête. Les mélomanes garderont quelques frustrations puisque «El Hadja» n'a pas chanté, mais a plutôt créé l'ambiance, comme d'ailleurs avant elle Chab Khalas, ou encore la jeune star montante Youba qui a fait vibrer les tribunes.