Alors que des bovins morts ont été dénombrés initialement, le 18 juin dernier, dans un premier foyer à El Bayadh, tout porte à croire que l'épidémie mystérieuse est en train de se propager au niveau de plusieurs communes de la wilaya de Laghouat. Il a fallu attendre le 9 juillet pour que l'alerte soit donnée. Entre temps, une dizaine de cadavres a été recensée à El Ghicha et à Hadj Mechri. Trois semaines seulement après l'apparition du premier foyer, plus de 40 bovins ont été décimés à la faveur de la propagation de l'épidémie au niveau de Brida Tarkalal, Beïda, Aïn Sidi Ali et Laghouat, et menace de s'étendre. Face à l'indigence des moyens d'intervention publics, un vétérinaire pour douze communes, la mobilisation des vétérinaires privés n'est d'aucun secours s'agissant d'une épidémie inconnue et l'on vit dans l'attente des résultats de l'analyse des prélèvements envoyés en Belgique. En effet, selon nos interlocuteurs d'entre les vétérinaires, l'hypothèse de la blue tongue est écartée tout comme la fièvre aphteuse, « en dépit des similitudes symptomatiques. L'absence de pus au niveau des ganglions nous fait dire qu'il ne s'agit pas de la fièvre aphteuse », précise-t-on. Cette épidémie, qui se manifeste par des larmoiements, une boiterie, une ulcération de la langue, une inflammation des mamelles, une inappétence, une hypothermie, pour se terminer au bout de trois jours par une diarrhée hémorragique fatale aux bovins, inquiète davantage et le pire est à craindre. Des informations concordantes en provenance d'El Bayadh, de Ghicha et de Laghouat attestent que des bovins ont contracté l'épidémie. Il faut signaler que si le traitement préventif n'a pas empêché que le bétail contracte l'épidémie, le traitement curatif moyennant des antibiotiques puissants, autres que ceux communément usités et contre lesquels le virus a développé une résistance, a donné des résultats, mais ils sont très coûteux ; c'est dire la panique qui s'est emparée des éleveurs.