- L'énergie va coûter plus cher Les ressources en hydrocarbures se raréfient. En fonction des hypothèses, les spécialistes tablent sur une diminution très importante du pétrole et du gaz pour 2030 ou 2060. Si le gaz de schiste est une alternative pour pallier le manque d'hydrocarbures conventionnels, son exploitation coûtera quoi qu'il en soit beaucoup plus cher et aura un impact environnemental coûteux lui aussi. La recherche de gisements offshore, tout comme la prospection de nouveaux puits de pétrole fera augmenter le coût des hydrocarbures. «Utiliser les énergies renouvelables permet de préserver nos ressources en hydrocarbures qui s'amenuisent», affirme Mabrouk Aïb. - Le pays produit moins de pétrole «Le laisser-faire était possible, car nos revenus pétroliers étaient acceptables. Ils ne le sont plus», lance Tewfik Hasni. Selon les autorités, la production d'hydrocarbures est en baisse : en 2008, la production avait atteint 232 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole) avant de retomber à 214 millions de Tep en 2010 et à 205,8 millions de Tep en 2011, puis à 194,5 millions de Tep en 2012. Comme 97% des recettes du pays dépendent de la vente des hydrocarbures, le pays a moins d'argent. «D'autant que le budget du pays se base sur un baril de pétrole à 121 dollars, alors que le baril actuel ne dépasse pas les 104 dollars», s'alarme un économiste. - La demande d'énergie augmente La croissance démographique ainsi que l'augmentation du niveau de vie et le développement économique du pays provoquent une augmentation de la consommation d'énergie. «En 2020, on devrait consommer plus de 40 000 milliards de m3 de gaz et en 2030 plus de 85 000 milliards de m3. Ces niveaux de consommations sont inacceptables», explique un ancien cadre. «On devrait déjà s'atteler à endiguer les énormes gâchis d'énergies ainsi que favoriser l'efficacité énergétique avant même de songer à produire plus d'énergie», estime Karim Tedjiani, militant écoogiste. - Le système économique mondial change Le système économique mondial, basé sur le dollar et le prix du baril de pétrole est en train d'évoluer, selon les experts. «Tous les gouvernements du monde parlent de transition énergétique aujourd'hui, ils savent qu'il faut réduire leur dépendance au pétrole et au gaz», explique Tewfik Hasni. Or, les placements financiers du pays sont eux aussi liés aux hydrocarbures conventionnels. «S'il y a une catastrophe financière mondiale, nous allons la prendre en pleine figure», soupire un spécialiste. Si tous les experts et les décideurs sont d'accord, la crise qui se profile n'a pas sa place dans les discours politiques. «On ne peut pas dire ça. Il ne faut pas alarmer», a lancé un responsable gouvernemental.