«L'Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a été saisie par les autres parties afin de procéder à un léger report pour le parachèvement des préparatifs», a déclaré, hier, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale et négociateur en chef du gouvernement dans les pourparlers d'Alger, lors d'un point de presse à Bamako. «Dans le souci de créer les conditions susceptibles de favoriser la tenue des pourparlers dans un climat serein et constructif, l'Algérie a sollicité l'accord du gouvernement du Mali, ce denier a marqué son accord à cette demande», précise-t-il, en ajoutant : «Conformément aux directives du président de la République, son Excellence Ibrahim Boubacar Keita réitère son attachement au processus de dialogue initié à Alger et renouvelle son engagement pour aboutir à un accord de paix global et définitif.» Initialement programmée pour dimanche 17 août, la seconde phase des négociations d'Alger entre le gouvernement de Bamako et les groupes du Nord — le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) — a été reportée au 1er septembre, suite à l'annonce par communiqué, faite mercredi par le ministère des Affaires étrangères algérien. Dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route et à l'issue de consultations appropriées avec les parties maliennes, l'Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a fixé la date du lancement des négociations intermaliennes substantielles au 1er septembre dans la capitale algérienne. Plaintes Cette décision répond au souci de favoriser la tenue des négociations «dans un climat serein et constructif», explique le texte. Elle a été prise «à la demande de parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant pour la consolidation de leurs consultations et préparation», précise le communiqué. Il semblerait que les multiples plaintes de certains cadres des mouvements du Nord, lors des négociations à Alger, se sont finalement matérialisées par le report de la seconde phase des négociations. «Lors de la première phase, on constate qu'Alger s'est un peu acharné sur les groupes pour les pousser vers un accord préliminaire clair et pratique. Un sentiment partagé par les représentants de ces groupes qui n'ont pas apprécié qu'on leur force la main, ou que l'on décide pour eux», note une source proche des négociations. Ramtane Lamamra multiplie les déclarations pour souligner l'effort de l'Algérie dans ce processus de paix qui durera «selon nos projections 100 jours», dit-il, tout en insistant sur le souhait de trouver un accord et qu'il soit signé le 24 octobre prochain, «une date qui coïncide avec la Journée des Nations unies, donc de la paix», déclare-il.