Des centaines d‘indus-bénéficiaires auraient été imposés par des cercles influents. Deux semaines après leur affichage officiel, les listes des 2063 attributaires de logements sociaux font parler d'elles à Souk-Ahras. Les anomalies multiples qui ont accompagné les différentes étapes d'étude et de classement des dossiers ne sont pas pour conforter la position des responsables de la wilaya. Des noms d'attributaires inscrits à deux reprises, des filiations erronées et autres inexistantes, de fausses adresses… et plusieurs autres carences du genre plaident toutes en faveur d'une opération où le transparence n'a pas été de rigueur. «L'erreur n'est pas permise en pareil cas, sauf si l'objectif était de brouiller le citoyen face à ces erreurs qui ne peuvent être le fruit du hasard», tonne un responsable sous le sceau de l'anonymat. Il en est ainsi pour des centaines de noms d'indus attributaires imposés par les cercles décideurs. Voici un témoignage édifiant apporté par une source proche de la commission d'attribution : «A un moment donné et face aux pressions exercées par instances et groupes interposés, c'est le système des quotas qui a prévalu. Chaque membre de la commission devait satisfaire un certain nombre de proches et de personnes recommandées et cela n'aurait pas eu lieu sans concessions aux autres membres et aux auteurs desdites recommandations». La même source cite, à titre illustratif, des dizaines de noms d'attributaires imposés sans étude des dossiers. Côté mécontents, c'est le ras-le-bol. Ils sont plus de 4000 personnes à avoir adressé leurs recours à la commission de wilaya. Ils revendiquent dans leur majorité la révision du statut social de certains bénéficiaires et dénoncent le non respect du barème officiel notamment pour ce qui est du délai maximum requis pour l'approbation par la commission d'étude du nom de l'attributaire. «Nous ne savons trop si la formule LSL (logement social locatif) est un droit aux couches les plus vulnérables ou s'il s'agit d'un présent offert aux amis et proches pour servir pécuniairement les personnes recommandées et, ô combien, ils sont nombreux dans cette liste», a critiqué Athmane B., un quadragénaire lésé par ladite attribution. Radouane un autre mécontent estime qu'en l'absence d'une administration locale fiable, de députés et de sénateurs proches de la population, d'une APW capable d'être à l'écoute des citoyens, on ne peut que produire des fiascos dans tous les domaines. D'autres mécontents frappés de fatalisme refusent de s'adresser à la commission de recours et croient que tout est scénario et remake de l'attribution scandale de l'année 2011.