Les demandeurs, qui s'estiment lésés, accusent les autorités de favoritisme. La récente attribution des 2063 logements sociaux, suivie d'émeutes le lendemain de l'affichage des listes des attributaires, fait l'objet d'un mécontentement chez les milliers de postulants. Une source proche de la commission de recours de la wilaya, estime à 1500 le nombre des recours déposés. Parmi les mécontents, des centaines de personnes dénoncent la présence sur les listes de plusieurs privilégiés, notamment des fonctionnaires dont les salaires dépassent de loin les 24 000 DA, des nantis et des couples aisés. «J'ai au moins une centaine de noms d'indus bénéficiaires épaulés par un membre de la commission d'attribution, et je sais pertinemment que les recours ne servent qu'à absorber la colère des citoyens parce que tout le monde y est impliqué, les décideurs locaux en prime position», fustige un contestataire. Un autre accuse les autorités locales qu'il tient pour responsables du népotisme, du favoritisme et de l'opacité, qui auraient entaché, selon ses dires les opérations d'étude et d'attribution. Par ailleurs, l'alibi des bidonvilles et celui de la résorption de l'habitat précaire ou encore celui des constructions menaçant ruine, brandis l'année 2011 pour glisser des noms de personnes recommandées et autres qui devaient faire l'équilibre entre administration locales, structures élues, notamment l'APW, les représentants des deux chambres et la caste des ministres et directeurs centraux, a été fortement critiqué par la population concernée par le logement social. Du coup, c'est une liste de plusieurs centaines de noms contestée et c'est souvent les mêmes noms qui reviennent par la bouche des mécontents. Avant-hier encore, Tayeb un quinquagénaire, gardien de son état, pleurait son sort et donnait des noms de huit attributaires d'une même famille recommandée par un haut cadre de la nation. Lazhar B, contestait ceux qui devaient appartenir aux postulants du logement participatif. Il s'agit d'au moins une centaine de bénéficiaires dont les salaires oscillent entre 50 000 DA et 90 000 DA. «Par quel miracle aurait-on réduit le salaire à celui limité par le barème officiel ?» s'est demandé M.S, un autre contestataire qui a tiré à boulets rouges sur tous les membres de la commission d'étude. Tous les autres mécontents se référent à l'attribution scandale de l'année 2011 pour s'accorder à dire que les recours ne toucheront qu'une partie infime des indus attributaires. Des spéculateurs «mal intentionnés» ont poussé plus loin leurs palabres pour parler d'un quota de logements attribués «sous la table». Séparer le bon grain de l'ivraie…demande aussi un outillage performant.