C'est l'énième manifestation de rue pour ces villageois qui réclament un cadre de vie décent. Les désagréments causés par ces moult actions ne sont supportés que par la population locale, les automobilistes et les estivants. «Cinquante deux ans après l'indépendance, aucun signe de bonne volonté n'est affiché par les autorités pour prendre en charge nos doléances ; le cadre de vie dans nos villages est en dégradation perpétuelle», a déclaré l'un des représentants des villageois d'Abrares, relevant de la commune de Toudja (daïra d'El Kseur), qui ont organisé, dimanche dernier, un sit-in devant le siége de la wilaya de Béjaïa. C'est l'énième manifestation de rue pour ces villageois qui réclament un cadre de vie décent. Tout a été fait pour attirer l'attention des responsables locaux : correspondances, fermeture de la RN24 reliant Béjaïa à Boumerdès via Tizi Ouzou, blocage de l'accès menant à la plage Tirdemt…. Mais au lieu de prendre ses responsabilités, l'administration locale pousse au pourrissement. Les désagréments causés par ces moult actions ne sont supportés que par la population locale, les automobilistes et les estivants. Les représentants de la confédération des associations socioculturelles de Abrares ont rencontré, à l'issue de leur rassemblement, le secrétaire général de la wilaya qui n'avait de «pouvoir ou de prérogative» que d'écouter et de formuler des promesses à profusion. A ce propos, les villageois estiment que «tout est à faire dans nos villages. Abandonnés depuis des années, nos besoins en infrastructures de base ont augmenté à la faveur de la croissance démographique : pistes dégradées, réseau AEP, d'assainissement et électrique inexistants dans les hameaux, prolifération des décharges d'ordures sur la RN 24, manque d'infrastructures sportives, de santé et insécurité». Toutefois, le secrétaire général de la wilaya de Béjaïa s'est engagé à transmettre les doléances au wali, dés qu'il rentre des congés, et de peser de tout son poids pour faire aboutir certaines préoccupations telles que la sécurisation de la bande maritime de la commune de Toudja (RN24), la réalisation d'une salle de soin et trouver les financements nécessaires pour le revêtement des chemins de wilaya qui desservent les villages et hameaux, disent nos interlocuteurs. Dans le même contexte, l'administration, selon les représentants des villageois, a pris l'initiative d'inclure la partie nord de Toudja, le ârch d'Abrares, dans les prochains programmes de gaz naturel en inscrivant des avenants. Par ailleurs, les villageois ont insisté auprès du responsable sur le phénomène du bradage du foncier sur la côte Ouest de Béjaïa. L'un des membres de la confédération a révélé que «des terrains litigieux et non cadastrés sont attribués dans le cadre du Calpiref». En fait, ajoute notre interlocuteur, «l'opération du cadastre qui est en cours d'exécution est menée dans l'opacité. La mafia du foncier, des gens qui sont connus de tous, a squatté des terrains. Des portails qui donnent sur des propriétés domaniales sont érigés, bloquant l'accès vers les plages au grand désespoir des estivants. Et ce, sans compter la polémique autour des amodiations des terres agricoles relevant du domaine forestier…». Sur ce sujet épineux, le secrétaire général de la wilaya a promis, selon la confédération des associations socioculturelles de Abrares, de saisir le ministre du Tourisme sur cette question pour tirer les choses au clair avant de situer les responsabilités.