N'en pouvant plus de vivre «le marasme» au quotidien, les habitants de Lâarch Iâmranene (ou douar Abrares) interpellent dans une lettre le wali de Béjaïa. S'exprimant au nom des villageois, la fédération des associations que compte ledit âarch dénonce l'enclavement «total» qui caractérise leur région et dont la charge nationaliste est mise en exergue dans la lettre adressée au premier magistrat de la wilaya. Ainsi, le pays des Iâmranène, dont on ne manque pas de rappeler les insurrections qui l'ont secoué depuis 1871 et son statut de zone interdite sous l'occupant français, est desservi par des pistes dans un état de dégradation avancé, si l'on ne va pas jusqu'à dire que le réseau routier reliant à la RN 24 est «pratiquement inexistant». La substance de la lettre dénote un sentiment d'abandon ; la fédération évoquant «de nombreuses et vaines requêtes» adressées à l'endroit des autorités. Ce sentiment d'abandon se dégage aussi à travers le tableau dressé : défaut d'AEP, assainissement et gaz, absence d'infrastructures de base (centre de santé et édifices socioculturels), retard dans le programme d'électrification des villages. Alors que d'un autre côté, la gestion du foncier n'est pas du goût de la fédération. Celle-ci alerte le wali sur «un bradage qui prend des «proportions alarmantes» et le «mutisme» que manifestent les pouvoirs publics face au phénomène. Et dans le même registre, les villageois, est-il mentionné, remettent en cause la manière avec laquelle est mené le cadastre de la région. Qualifiant le déroulement de l'opération de «manque de transparence». Les protestataires attendent du wali une instruction des services concernés de façon à ce que les choses se fassent plutôt «dans la clarté».