Pour l'APC et l'administration des Domaines, les terrains revendiqués par les habitants sont domaniaux et propriété de la commune. La concession récente d'un terrain à un particulier dans le cadre du CAPLIREF, pour la construction d'un établissement touristique dans la région d'Abrares, relevant de la commune de Toudja, s'est heurtée à l'opposition de la population locale. Les habitants, qui n'ont de cesse de réclamer depuis des dizaines d'années la régularisation de la situation de leurs terres dans la région, demandent «l'annulation de cette attribution sur nos terrains et de ne plus en attribuer d'autres», souligne Abdelhamid Ouabbas, président de la fédération des associations socioculturelles d'Abrares. Dans un communiqué émanant de cette structure, les habitants affirment détenir des documents attestant que beaucoup de terrains de la région sont la propriété des habitants. Ils s'appuient sur deux séquestres, datant de 1871 et 1881, qui ont été apposés par l'administration coloniale et une main levée globale, prononcée et publiée dans le journal officiel en 1909, après le paiement de la totalité de la somme exigée par les Français. Selon M. Ouabbas, malgré ses documents «authentiques», les terrains sont considérés comme propriété de la commune. «Au vu du nombre important de documents dont disposent les villageois, justifiant de la propriété privée de nos terres et du nombre de jugements prononcés en faveur de nos habitants contre l'APC de Toudja et l'administration des domaines […] les autorités continuent d'ignorer et sous-estimer notre problème», lit-on sur le communiqué de la fédération des associations. Pour l'APC de Toudja et l'administration des Domaines, les terrains revendiqués par les habitants d'Abrares sont domaniaux et propriété de la commune. Le directeur des PMI-PME de Béjaïa, M. Bara, également chargé du secrétariat du CALPIREF, nous a confirmé que le terrain a «bel et bien été cédé» pour un particulier pour la construction d'un établissement touristique. Mais, selon lui, cette attribution, qui entre dans le cadre de l'encouragement à l'investissement, n'est pas définitivement à l'abri d'une annulation, si toutefois le dossier rencontre une opposition avec des documents à l'appui. Cela est possible après passage du dossier auprès des services de la conservation des Domaines, selon le directeur. Par ailleurs, il faut signaler que des actions de rue ont d'ores et déjà été organisées par les villageois d'Abrares, à l'image du sit-in au niveau de la RN 24, en date du 6 janvier dernier. Un rassemblement prochainement devant le siège de la wilaya «n'est pas à écarter», nous a déclaré M. Ouabbas, joint par téléphone.