Pour répondre aux besoins de plus en plus croissants dans le domaine des TICS, AT prévoit rien que pour cette année un plan d'investissement de 115 milliards de dinars. Le groupe Algérie Télécom se montre de plus en plus offensif en ce qui concerne internet. Il se lance, tambour battant, dans le très haut débit, avec son offre 4G qui suscite de l'intérêt, notamment chez les entreprises situées dans des zones non reliées au réseau téléphonique filaire. Dans un entretien accordé à El Watan, le PDG du groupe, Azouaou Mehmel, revient sur ce nouveau produit qui a fait couler beaucoup d'encre. «La technologie LTE utilisée pour notre réseau 4G est la même que celle employée par les opérateurs mobiles. Mais nous sommes un opérateur fixe qui offre internet en mode fixe», rassure-t-il d'emblée, précisant que la 4G d'Algérie Télécom ne vise pas à concurrence la 3G récemment lancée par les opérateurs de la téléphonie mobile. «Notre 4G est complémentaire aux différentes offres qui existent sur le marché national», souligne M. Mehmel, selon lequel certains opérateurs n'ont pas apprécié le fait que AT déploie un réseau internet 4G. «Il s'agit du très haut débit qu'on ne peut offrir qu'en mode fixe, explique-t-il, car on ne peut pas, par exemple, regarder un film ou un documentaire en marchant ou en conduisant.» L'offre 4G est actuellement valable pour les entreprises et les espaces communautaires. Elle sera «prochainement» accessible pour les abonnés résidentiels. Le réseau LTE est utilisé uniquement dans les zones où il est difficile de déployer rapidement le réseau filaire. «Car, le citoyen ne doit pas attendre des années pour avoir accès à internet avec un débit stable à un prix intéressant», explique le premier responsable de cette entreprise publique des télécommunications. Il y a déjà, indique-t-il, 256 stations 4G installées sur les différentes wilayas du pays. Les principaux clients restent les entreprises qui utilisent le réseau 4G comme «connexion de secours». Des MSAN et des LTE AT souligne dans ce sillage la volonté de rendre internet haut débit à la portée de tous les Algériens. Pour généraliser l'accès, «AT, affirme M. Mehmel, s'attelle à un déploiement massif de son réseau filaire avec la technologie MSAN». «Nous cherchons à offrir la meilleure qualité à nos clients», poursuit-il. Afin d'éviter des problèmes liés aux assiettes de terrain qui peuvent surgir dans certains quartiers à forte densité urbaine, AT a opté pour des MSAN de petite capacité qu'on peut installer sur un poteau ou dans une cage au bas d'un immeuble. Pour améliorer la qualité de l'accès à Internet, le groupe mise sur la technologie FTTX qui est une solution d'accès réseau de nouvelle génération qui utilise la fibre optique. «Avec cette technologie, nous allons offrir des services très haut débit, dix et même cent fois plus rapides que les solutions classiques de type ADSL», soutient le PDG du groupe. Revoir le service maintenance Le développement du réseau fibre optique se poursuit. Le réseau déjà déployé à travers le territoire national est de 53 000 km. Il reconnaît qu'il y a eu un énorme retard en la matière que le groupe cherche à rattraper en œuvrant par tous les moyens à poser une moyenne de 10 000 km par an. «C'est un rythme qu'il faut maintenir durant 5 à 6 ans afin de supprimer tous les câbles en cuivre, remplacer les câbles de transport et atteindre l'ensemble des communes de plus de 1000 habitants», relève le PDG d'AT, assurant que le coût de ce lourd investissement est totalement supporté par l'entreprise, laquelle bénéficie bien entendu du soutien direct de l'Etat. Azouaou Mehmel regrette que dans les immeubles, on ne prévoit pas systématiquement des armoires pour faciliter le raccordement au réseau fibre optique. Cela bien que la loi oblige les promoteurs immobiliers à réaliser le réseau téléphonique filaire au niveau des immeubles. Les retards enregistrés dans les projets de pose du réseau fibre optique sont dus essentiellement aux travaux de génie civil. «Il n'y a pas beaucoup d'entreprises qualifiées qui sont disponibles pour la réalisation de ce projet», met-il en avant, affirmant qu'AT anticipe sur les zones très peuplées. S'agissant des récurrents problèmes de dérangements qui pénalisent les clients, le PDG d'AT reconnaît que la qualité de service laisse parfois à désirer. Il assure cependant qu'il y a «énormément d'efforts» déployés dans ce sens. Ces dérangements sont souvent dus à l'augmentation du parc. Il y a aussi des coupures accidentelles, des agressions subies par le réseau et des vols de câbles en cuivre. Il y a donc un volume de dérangements qui est dû à la qualité du réseau qui touche surtout les utilisateurs d'internet. Aussi, l'organisation d'AT n'a pas suivi le développement et l'évolution du réseau sur le plan technologique, admet le PDG d'Algérie Télécom qui souligne le fait que les équipes de maintenance n'ont pas été adaptées aux nouvelles technologies utilisées actuellement par l'entreprise. Il fait état ainsi d'un plan de mise à jour et de rattrapage en matière de moyens à mettre en œuvre et des procédures de prise en charge de ces dérangements. Le département de maintenance est en pleine réorganisation, a-t-il précisé. Afin d'éviter l'attente au niveau des guichets, un service de paiement de factures via internet a été lancé Le coût de l'opération qui passe par Algérie Poste est supporté par AT. «Il ne s'agit pas d'une souscription automatique. Le client peut être coupé pour non-paiement alors qu'il pouvait réaliser la transaction de n'importe où via interne», explique M. Mehmel, qui rassure sur la fiabilité du réseau utilisé pour ce service. Pour répondre aux besoins de plus en plus croissants dans le domaine des TICS, AT prévoit rien que pour cette année un plan d'investissement de 115 milliards de dinars.