M. Jean-Marie Faubert, directeur régional (Est) de Société Générale Algérie, a officiellement inauguré mercredi dernier une agence bancaire à Annaba. Il a profité de cette occasion pour remettre une récompense au 40 000e client de sa banque en Algérie et animer une conférence de presse. Dans son intervention, il a succinctement motivé sa vision positive de l'avenir de sa banque dans notre pays par la politique agressive de relance économique conduite en Algérie accompagnée de grands travaux et par celle visant à adapter l'Algérie à la mondialisation. Ses déclarations optimistes impliquent que le climat de confiance est rétabli entre l'Algérie et ses partenaires étrangers. « Société Générale est une banque de droit algérien qui a entamé ses activités en Algérie à partir de 1999. Compte tenu de la situation sécuritaire, ce n'est qu'en mars 2005 que nous avons inauguré la première agence. En 2006, nous en sommes à la 18e avec 600 travailleurs dont 12 cadres français" », explique-t-il en guise de préambule aux questions posées. Quelle est votre vision des banques publiques par rapport à celles privées implantées en Algérie ? Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. L'ensemble des banques privées que nous représentons en Algérie représente quelque 15% du marché. Ce qui veut dire que nous sommes encore des acteurs mineurs loin d'avoir la dimension et la taille des 5 grands acteurs publics présents au travers des réseaux d'agences et des milliers de comptes particuliers. Ceci dit nous travaillons pour mieux nous implanter et marquer notre présence. Vous êtes dans l'une de nos premières agences à Annaba qui n'est pas encore autorisée officiellement à ouvrir, la banque d'Algérie ne nous ayons pas encore remis l'agrément, ce qui, j'espère, est une question de jours. La concurrence nous impose de développer notre réseau et d'apporter à notre clientèle d'entreprises ou de particuliers en Algérie la prestation de services qu'il attend de nous. Ce à quoi nous nous sommes attelés à réaliser en proposant une gamme de services où qualité, célérité et professionnalisme sont notre credo. Cependant je dois dire que les banques publiques continueront de dominer le marché algérien. Je précise que, à titre personnel, j'ai largement dépassé tous les objectifs fixés. Je dois cependant mettre un bémol en disant que j'aurais voulu aller plus loin et plus vite. Peut-on qualifier SG comme étant une banque d'affaires avec un capital aussi verrouillé que l'actuel ? Notre capital n'est pas verrouillé. Il est détenu par SG France à hauteur de 100%. Nous avons démarré en Algérie avec un capital ouvert et des partenaires algériens. Qu'est-ce qui peut se passer à l'avenir ? Je ne peux pas préjuger de ce que fera mon actionnaire les prochaines années. Le terme banque d'affaires peut être gênant. Nous sommes une banque universelle. Dans le jargon d'un banquier, une banque d'affaires travaille essentiellement sur des opérations de banques d'investissement. Nous sommes une banque de détail. Notre gamme de clientèle va de la multinationale au particulier. Quelle est votre appréciation du dinar algérien ? C'est une monnaie qui me semble aujourd'hui comparable au dollar pour des raisons extrêmement simples, votre pays s'est retourné vers l'exportation en dollars et pour ses transactions dans les hydrocarbures. Le dinar est une monnaie qui s'aligne sur le dollar avec les mêmes fluctuations. Croyez-vous que SG prendra des risques en Algérie autres que ceux classiques du commerce ? Nous prenons des risques tous les jours en termes de business. Nous essayons d'accomplir notre mission différemment des autres. Le paradoxe du banquier est qu'il gagne de l'argent en prêtant. Le plus important étant de le récupérer à termes échus. Le résultat d'une opération ne se mesure que lorsque la dernière échéance est payée. Des risques, votre pays vient d'en vivre un récemment. Je ne veux pas citer de nom. En ce qui concerne la SG, nous faisons notre métier avec professionnalisme et avec le respect de nos standards en termes d'analyses de ratios. Le marché algérien est très porteur, je peux vous l'affirmez. Le capital de la banque algérienne CPA sera prochainement ouvert, SG est-elle intéressée ? Nous sommes intéressés par l'ouverture du capital du CPA. SG Algérie s'est mise sur la ligne de départ. Est-ce que nous aurons la chance d'en être acquéreur, je ne peux évidemment pas répondre.