La banque, filiale à 100% du groupe Société Générale France, compte doubler son capital et attend toujours l'agrément de la Banque d'Algérie pour installer officiellement une filiale dédiée exclusivement au crédit à la consommation. Société Générale Algérie n'est pas affectée par les pertes colossales qu'a subies la maison mère en France, résultat d'une fraude. Du jamais vu dans l'histoire de la finance internationale. La Société Générale a révélé le 24 janvier dernier de pertes de près de 7 milliards d'euros, dont 4,82 milliards imputés aux opérations d'un trader de 31 ans, Jérôme Kerviel. En Algérie, la filiale, à 100% du groupe Société Générale, continue son développement “normalement”. Société Générale Algérie a inauguré une autre agence à Alger (Les Sources), dédiée aux petites et moyennes entreprises. “Notre banque se développe en Algérie de manière autonome, et ce qui s'est passé en France n'a pas d'incidence sur Société Générale Algérie. La fraude concerne une activité très spécifique au marché français et qui n'affecte pas la clientèle”, explique M. Gérald Lacaze, le président du directoire de la Société Générale Algérie. M. Gérald Lacaze reconnaît que “quelques interrogations ont été exprimées par des clients. Mais il n'y a pas d'inquiétude générale de la clientèle”. Malgré les pertes enregistrées, “le groupe Société Générale affichera un bénéfice de 600 millions d'euros”, relève M. Gérald Lacaze, évoquant aussi la recapitalisation du groupe par un apport de 5,5 milliards d'euros d'argent frais, vital pour éponger les pertes liées à la fraude. Société Générale Algérie compte aussi doubler son capital pour le porter à plus de 5 milliards de DA. C'est du moins ce que nous affirmé M. Gérald Lacaze. “Nous attendons le feu vert de la Banque d'Algérie”, précise-t-il. Le président du directoire de la Société Générale Algérie parle, par ailleurs, d'une augmentation des fonds propres, pour renforcer la capacité d'engagement de Société Générale Algérie qui, aujourd'hui, gère un portefeuille de 135 000 clients. La grande masse, ce sont évidemment les clients particuliers. Mais en matière de chiffre d'affaires, deux tiers sont réalisés avec des clients commerciaux, grandes entreprises, PME et professionnels, et un tiers avec les particuliers. En gros, 15 milliards de crédits aux particuliers et environ 35 à 40 milliards aux entreprises. M. Gérald Lacaze affirme que les 42 agences de la banque, dont certaines ont ouvert récemment, “débordent de clients”. “Dans certaines agences, je souffre de voir les clients attendre longtemps pour se faire servir”, souligne-t-il. Du coup Société Générale Algérie a décidé d'augmenter le réseau, notamment “dans les grandes métropoles comme Alger, Oran, Annaba, Constantine… pour atteindre 60 agences, fin 2008”. Sur un autre plan, Société Générale attend toujours l'agrément de la Banque d'Algérie pour installer officiellement une filiale dédiée exclusivement au crédit à la consommation. Credal viendra compléter l'offre du groupe français sur un segment de plus en plus concurrentiel. Société Générale sera ainsi le second groupe bancaire mondial à implanter en Algérie une filiale pour le crédit à la consommation après Cetelem, propriété de BNP Paribas. Société Générale envisage aussi la création d'une société d'assurance. Meziane Rabhi