Alors que la violence redouble d'intensité au Proche-Orient, le cinéma euro-arabe tentera de renouer les liens entre les deux mondes. Organisée tous les deux ans, la Biennale du cinéma euro-arabe se tiendra, dans sa 8e édition, du 22 au 30 juillet à l'Institut du monde arabe à Paris. Soutenue par l'Union européenne, dans le cadre du projet audiovisuel d'Euromed, cette manifestation culturelle devrait permettre de renouer le dialogue entre les cultures orientale et occidentale. Cette année, la biennale intervient à un moment où la violence risque d'embraser toute la région du Proche-Orient. De nombreuses projections de films et de documentaires mais aussi l'organisation de conférences et de débats autour de nombreuses problématiques sociales et politiques mettant aux prises les deux mondes devraient théoriquement dépassionner le débat euro-arabe tout au long de la semaine. Treize pays arabes, dont l'Irak et la Palestine, prendront part à ce rendez-vous artistique qui vise, selon ses promoteurs, à « faire mieux connaître les productions cinématographiques arabes auprès du public français et plus largement européens et à partager les expériences inhérentes à ce domaine ». Près d'une centaine de films fiction et de documentaires se livreront concurrence sous les yeux d'un jury international, présidé à Yves Boisset, réalisateur français. Plus d'une centaine d'invités : cinéastes, acteurs, producteurs et journalistes en provenance de l'ensemble des pays arabes, mais aussi de France, d'Europe et d'ailleurs, participeront à ce rendez-vous unique du cinéma arabe en Europe. Cycle du cinéma algérien Pour cette édition, il est prévu d'étendre la biennale à deux villes françaises : Marseille et Poitiers. Le choix de la première ville serait dû au nombre important des populations arabes qui y résident, tandis que la seconde obéirait davantage à des faits purement historiques. L'Algérie, qui participe à cet événement culturel depuis son lancement, sera représentée par plusieurs cinéastes. On peut citer, entre autres, Djamila Sahraoui avec son film Barakat ! ou Belkacem Hadjadj avec Al Manara pour les longs métrages fiction. Dans la catégorie des courts et moyens métrages fiction, on découvrira le film 100% vaches de Yahia Mouzahem, La pelote de laine de Fatma-Zohra Zamoum et les Volets de Lyèce Boukhitine. Dans le chapitre des moyens et courts métrages documentaires, c'est Nassim Amaouche qui représentera l'Algérie avec son film Quelques miettes pour les oiseaux. La biennale rendra également un hommage appuyé à l'un des monuments du cinéma égyptien Ahmed Zaki, décédé l'année dernière. Dix films, ayant fait le succès de l'acteur et comédien, seront rediffusés sur les écrans en plein air de l'Institut du monde arabe tous les soirs. On peut citer notamment L'amour au pied des pyramides, de Atef Al Tayeb (1986), Les rêves de Hind et Camélia de Mohamed Khan (1988), La terre de la peur de Daoud Abdel Sayed (1999) et Sadate également de Mohamed Khan (2000). Enfin, la biennale lèvera légèrement le voile sur l'histoire et la vie, encore méconnues, des émigrés arabes, syriens et libanais en majorité, vivant en Amérique latine.