Pour le ministre, l'année 2015 sera celle de l'informatisation et de l'hygiène dans les hôpitaux, en attendant d'éradiquer la bureaucratie. C'est ce qu'a annoncé, entre autres, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la santé, lors de la séance de travail qui a clôturé sa visite dimanche à El Tarf. Les 19 syndicats, partenaires sociaux du secteur et tous les organes de presse ont été destinataires pour avis et commentaires du pré-avant-projet qui donnera la mouture finale du projet de loi à présenter au Gouvernement. La nouvelle loi, remplaçant l'ancienne qui date de 1985, s'est imposée devant les mutations de la société et de la technologie. Elle conserve intact le principe de la gratuité des soins, mais propose de donner à la santé un bond qualitatif qui fera de l'Algérie un modèle dans la région, selon le ministre. Ce dernier a également indiqué que 2015 sera l'année de l'hygiène dans les hôpitaux. «Il faudra faire la chasse aux odeurs nauséabondes», a-t-il encore indiqué à l'adresse des directeurs des établissements de santé qui ont toute la latitude de faire appel à des microentreprises de l'Ansej pour l'entretien des surfaces, des équipements et des espaces verts. Ce sera également l'année de l'informatisation car en 2014, on ne doit plus faire le suivi des patients, des maladies, du médicament, du personnel et de la gestion avec le stylo. Avec 500 lits dans 3 hôpitaux, 90 lits dans 24 polycliniques et 90 salles de soins, une centaine de pharmacie et seulement 4 laboratoires d'analyses médicales pour 435 000 habitants, le ministre a trouvé qu'El Tarf n'est pas à plaindre sur le plan des structures sanitaires. «C'est cependant insuffisant car, explique-t-il, il y a un déséquilibre si on superpose la répartition des structures à celle de la population». Il a annoncé l'ouverture prochaine à El Tarf d'un centre anti-cancer (CAC) pour traiter les patients qui nécessitent des soins en chimiothérapie. «Aucun Algérien ne pourra plus trouver des difficultés pour ses séances en chimiothérapie», a encore annoncé Abdelmalek Boudiaf qui a pris l'engagement de revenir en décembre pour inaugurer l'hôpital de 240 lits de Besbès qui évoluera en annexe du CHU d'Annaba, le nouvel hôpital de 120 lits et d'un pavillon des urgences à El Tarf et de 6 nouvelles polycliniques. Pour des praticiens et des chefs d'établissements, le ministre est complètement déconnecté de la réalité du terrain. La rigueur de l'administration, sa bureaucratie, ses vices et ses retords font qu'il n'est pas possible d'exécuter les consignes et encore moins livrer les projets dans les délais. Pour beaucoup, Abdelmalek Boudiaf se perd à prendre des engagements à la veille d'un remaniement ministériel qui fait les gorges chaudes.