Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye (Egypte, Soudan, Tchad, Niger, Tunisie et Algérie) se sont réunis, hier au Caire, pour tenter de trouver une solution à la crise politique et au problème de l'insécurité dont les répercussions sur la région sont inquiétantes. L'appel au dialogue et à l'abandon de la confrontation militaire, dont on craint les débordements en dehors des frontières libyennes, a été une nouvelle fois réitéré. Dans son intervention, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, a appelé les Libyens au dialogue et à s'éloigner de «tout conflit dévastateur qui pourrait anéantir les fondements de l'Etat ainsi que l'unité et la souveraineté de la société libyenne». «Les frères en Libye et, plus précisément les forces civiles nationales, se trouvent face à une réelle épreuve qui consiste à relever les défis dangereux qui menacent l'avenir du pays», a indiqué M. Lamamra, réitérant ainsi la position de l'Algérie qui se refuse à toute solution militaire à la crise. L'Algérie, indique M. Lamamra, «estime important la consolidation de la concertation à même de renforcer la coordination entre les pays voisins et il s'agit là d'une démarche qui en appelle à la conjugaison des efforts pour aider l'Etat libyen et les forces nationales à faire prévaloir l'intérêt suprême du peuple libyen en cette conjoncture critique de son histoire». Dans un communiqué rendu public, les pays voisins de la Libye appellent au désarmement des milices, comme ils rejettent toute «ingérence» étrangère dans les affaires de ce pays en proie aux violences, et qui pourrait entraîner toute la région dans un cycle imprévisible de déstabilisation. Les chefs de la diplomatie de la Libye et de ses six voisins ont adopté une proposition égyptienne insistant sur «le respect de l'unité et de la souveraineté libyennes et le refus de toute ingérence dans ses affaires internes», a indiqué le communiqué. Le document égyptien appelle «toutes les milices à déposer les armes simultanément » et à «la fin immédiate de toute opération militaire, afin de soutenir le processus politique et de renforcer le dialogue entre toutes les parties ayant renoncé à la violence». Des appels qui risquent fort bien de ne pas être entendus par des acteurs qui restent embourbés dans la confrontation armée.