Le lycée Zerrouki, qui compte pas moins de 1 030 élèves répartis en 30 classes et qui vient de retrouver le statut enviable de centre de correction du bac - après plus de 8 années d'absence durant lesquelles les correcteurs de Mostaganem étaient contraints d'aller travailler dans les centres de corrections de Tlemcen, Oran ou Saïda, a la curieuse particularité de ne pas avoir d'intendant titulaire. En effet, après avoir été condamnée à 10 années de réclusion pour détournement de deniers publics, l'ancienne titulaire du poste ne sera pas remplacée. D'abord parce que des intendants qualifiés ne courent pas les rues, mais surtout parce que, quelque part, il y a une volonté de ne pas affecter un intendant à ce lycée qui compte parmi les plus anciens - il fut construit en 1888, ce qui en fait historiquement l'un des tout premiers établissements secondaires de l'Algérie coloniale -, sous le fallacieux prétexte de l'absence de poste budgétaire. En effet, après plus de 18 mois sans intendant, le lycée est enfin destinataire d'un intendant principal ayant pas moins de 29 années d'exercice à son actif. Travaillant à Mascara et y vivant avec sa femme, elle-même fonctionnaire de l'éducation, il sera directement affecté à la direction de l'éducation d'où il sera mis en position de détachement interne au lycée Zerrouki. Cette situation inconfortable l'oblige à ne pas occuper le logement de fonction au sein de l'établissement. Situation qui pourrait rapidement changer s'il était nommé en qualité d'intendant principal du lycée. Une nomination est-elle si difficile ? De leur coté, sa femme et ses enfants continuent de vivre à Mascara, obligeant le chef de famille à faire la navette tous les week-ends. Ne disposant pas des avantages induits par la fonction, contraint à faire d'interminables va-et-vient et désespérant de se voir confirmer dans son poste et de regrouper enfin sa famille sous un seul toit, ce fonctionnaire chevronné serait sur le point d'abandonner la partie et de retourner à Mascara. Pourtant, la réglementation, si elle était appliquée, lui permettrait d'abord de retrouver une vie de famille - en acceptant à son épouse une banale et tout à fait légitime mutation -, d'obtenir par une simple transformation de poste budgétaire - qui relève d'un visa de l'inspection de la Fonction publique locale, pour peu que l'employeur en fasse la demande - et d'occuper le logement de fonction disponible au niveau de l'établissement. Beaucoup d'embûches qui font qu'un fonctionnaire, qui bénéficie de la confiance et de la considération de ses supérieurs, soit poussé vers la porte de sortie par des manœuvres dont il dit ignorer les motivations. A moins que toute cette cabale ne soit justement destinée à le pousser vers ses derniers retranchements et l'éloigner afin qu'il libère la place à quelqu'un d'autre.