Au cours de l'été, des militants des droits de l'homme et des membres de la société civile ont été convoqués par la justice dans les wilayas de Ouargla, Ghardaïa, El Bayadh, Laghouat et Mascara. La plupart d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison avec sursis ou ferme. «Ce sont les personnes qui tentent d'organiser la société de façon pacifique qui ont systématiquement été visées», estime Yacine Zaid, militant des droits de l'homme de Laghouat, qui craint que la rentrée soit similaire à l'été. Il a par ailleurs appris qu'il avait été condamné au mois d'août à 3 mois de prison ferme par le tribunal de Hassi Messaoud sans savoir pour quel motif. «Il faut suivre le sort réservé aux manifestants de Laghouat, car la plupart des personnes inquiétées par la justice après une manifestation pour le logement sont des membres de la Coordination des chômeurs», rappelle Kader Affak, militant. A Ghardaïa également, l'actualité de la rentrée sera judiciaire. Le tribunal doit rendre un verdict le 1er septembre dans l'affaire Youcef Ould Dada, incarcéré depuis le mois de mars pour avoir partagé sur les réseaux sociaux une vidéo où l'on voit deux membres des forces de sécurité voler dans un magasin. Il est accusé d'outrage à corps constitué, tout comme Khodir Babaz, un membre de la communauté mozabite, en liberté provisoire depuis le mois d'avril. Alors qu'il venait assister un jeune du quartier de Mermed au commissariat après une perte de papiers, Khodir Babaz a eu une altercation avec la police. Il est membre de la cellule de suivi et de coordination de Ghardaïa et «l'une des voix modérées au sein de la communauté mozabite», selon des habitants. Son procès est prévu au mois d'octobre.