La conservation des forêts a enregistré trente deux incendies à ce jour, tous sont d'origine criminelle. La conservation des forêts de la wilaya de Guelma a enregistré une moyenne de cinq à huit départs de feu de forêts durant la dernière quinzaine du mois d'août. Ces départs d'incendies sont considérés comme criminels, puisqu'ils ont fait l'objet de plaintes contre X. Quant aux préjudices, l'ampleur des dégâts dépasserait les 200 hectares de couvert végétal à forte densité de chêne liège, chêne zen et maquis, dont la plus importante a touché, du mardi au vendredi passés, 130 hectares du massif de Beni Salah. Une situation qui en dit long sur l'impuissance de la circonscription des forêts de la wilaya et de la Gendarmerie nationale à endiguer ce phénomène des mises à feu volontaires par des pyromanes, ou par certains éleveurs. Des éleveurs qui ne voient en la forêt qu'une future air de pacquage gratuit pour leurs bestiaux. Le conservateur des forêts de la wilaya de Guelma, Hamid Benbelouar, déclare à ce sujet : «Nos services ont enregistré trente deux incendies à ce jour. Tous sont d'origine criminelle. Nous savons que les mains des éleveurs ne sont pas étrangères à cette situation, mais nous n'avons pas de preuves. Ce qui fait que les plaintes sont déposées contre X. Les incendies de moins de 2500 m2, primaires et maîtrisables avec nos moyens ne sont pas déclarés» Et de conclure : «Les lieux de départs d'incendies sont bien choisis en lisière des forêts ou en divers points à l'intérieur des bois. Et comme c'est souvent le cas, les lieux d'habitations des éleveurs sont épargnés par les flammes. Ce que je peux vous dire c'est que le sous-bois, après incendie, est utilisé par les éleveurs comme pacquage». En clair, les interventions des services de la Gendarmerie font souvent chou blanc, mais elles sont rarement assorties d'inculpations comme en 2012. Ainsi, malgré les sept miradors d'observation, dont dispose la wilaya, notamment sur les monts de Houara, Beni Salah, Maouna, Hadjar El Chouef, Larebaa Beni M'djeled, ainsi que dans les communes de Bouati Mahmoud et Bouhachana, il est facile d'effectuer un repérage des départs d'incendie, mais pas d'identifier les criminels. Cependant, selon notre interlocuteur, deux autres miradors sont proposés à la construction dont un dans la réserve de Béni Salah. Mais encore, malgré les plans de reboisement, qui ont touché la wilaya de Guelma de 2006 à 2014, à hauteur de 7600 ha, beaucoup n'ont pas vu le jour et ont été détruits par des riverains, dont des éleveurs peu scrupuleux. En clair, une main sournoise détruit méthodiquement les forêts depuis de nombreuses années. Cycliques depuis les années 1980 à nos jours, ces incendies de forêts ont pour but de rendre impossible la régénérescence naturelle des arbres.