Le processus de création de ces grands groupes se fera «de façon graduelle afin de ne pas entraver la continuité de l'activité des entreprises publiques industrielles et pour promouvoir les conditions idéales pour assurer le décollage des groupes et la cohérence de leur stratégie», a souligné le ministre de l'Industrie et des Mines. Adopté jeudi dernier par le Conseil des participations de l'Etat, le nouveau schéma de réorganisation du secteur public marchand industriel prévoit la création «progressive» d'une dizaine de grands groupes industriels avant fin 2014, a annoncé hier Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines. Le processus de création de ces grands groupes se fera «de façon graduelle de sorte à ne pas entraver la continuité de l'activité des entreprises publiques industrielles et à promouvoir les conditions idéales pour assurer le décollage des groupes et la cohérence de leur stratégie», a souligné le ministre, cité par APS. Ce redéploiement porte sur la création, selon Bouchouareb, à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat relevant du ministère de l'Industrie et des Mines, des groupes industriels «présentant une taille critique, des synergies et des complémentarités, ainsi qu'un potentiel de déploiement sur les marchés nationaux et internationaux». Le portefeuille du secteur de l'industrie est constitué de 18 SGP et de 5 EPE non affiliées. Le ministre de l'Industrie a fait savoir que la nouvelle configuration a pour ambition «la réduction des paliers organiques et une économie de structures impliquant un processus de prise de décision simplifié». La société mère, a-t-il expliqué, sera l'unique interlocuteur de l'actionnaire, un seul pôle de décision se substituera à la multitude de centres de décision et agira au nom de l'Etat actionnaire dont elle exercera la plénitude des prérogatives. Elle permet d'avoir une «masse critique» pour renforcer la position compétitive des groupes dans les filières ciblées, de mettre en place les conditions de leur développement et innovation pour disposer de la flexibilité nécessaire à l'adaptation aux nouvelles mutations, a détaillé le ministre. La nouvelle réforme permettra, à en croire le premier responsable du secteur, à ces groupes de s'affirmer progressivement comme des «entreprises leaders » et de réaliser une spécialisation sur certains produits, de mutualiser les ressources et de partager les coûts, notamment en matière d'approvisionnement en inputs et de recherche et développement et de bénéficier d'un régime fiscal spécifique. Cependant, la réussite de cette reconfiguration exige un management qualifié composé de cadres et d'administrateurs jouissant de grandes compétences, a rappelé Bouchouareb. Son département vient de lancer par voie de presse un « appel à candidature» pour le recrutement de managers d'entreprises et de groupes industriels, l'objectif étant de garantir la bonne gouvernance qui «rompe avec les habitudes actuelles» avec obligation d'un contrat de performance. A signaler que la réunion du CPE de jeudi avait pour finalité de garantir l'adhésion de l'ensemble des ministères concernés à la nouvelle restructuration du secteur public marchand.