La branche syrienne d'Al Qaîda, le front Al Nosra, a diffusé hier une nouvelle vidéo des neuf soldats et policiers libanais qu'il détient en otages, en affirmant qu'ils pourraient «payer le prix» de l'implication du Hezbollah libanais dans le conflit en Syrie. La vidéo d'une trentaine de minutes montre les neuf otages, enlevés il y a un mois dans une localité libanaise frontalière de la Syrie, assis devant le drapeau du groupe sunnite. On y voit l'un des otages demander pourquoi devrait-il «payer le prix» de l'implication en Syrie du Hezbollah chiite qui combat, auprès du régime, les rebelles tout comme les djihadistes. Grâce au soutien militaire de ce puissant mouvement armé libanais, l'armée syrienne a pu reprendre, ces derniers mois, plusieurs bastions aux rebelles. Dans la vidéo, un autre otage affirme que si le Hezbollah continue de combattre en Syrie, il «aura notre sang sur les mains», en référence aux neuf otages. Le front Al Nosra avait déjà posté le 23 août une vidéo montrant les neuf soldats et policiers kidnappés, appelant le Hezbollah à retirer ses combattants de Syrie. Ces hommes font partie d'un groupe de plus de 35 policiers et militaires libanais qui avaient été enlevés le 2 août à Aarsal lors de combats sans précédent entre l'armée libanaise et des djihadistes venus de Syrie. Une trentaine de soldats et de policiers sont retenus en otage et répartis entre trois groupes : Al Nosra, le redoutable groupe djihadiste de l'Etat islamique (EI) et Jaich al islam, un groupe rebelle islamiste syrien. Un des soldats a été décapité par l'EI, des sympathisants ont diffusé la semaine dernière une vidéo de l'exécution. Les ravisseurs réclament le retrait du Hezbollah de Syrie ainsi qu'un échange avec des prisonniers islamistes détenus au Liban. Officiellement, les autorités libanaises refusent catégoriquement toute négociation ou échange de prisonniers.